Lorsqu’elle était âgée de 18 à 19 ans, Irmgard Furchner travaillait en tant que dactylographe et secrétaire pour le commandant du camp de Stutthof.
« L’appel a été rejeté (…) la décision est finale », a déclaré mardi 20 août la juge Gabriele Cirener de la Cour fédérale à Leipzig. Le 20 décembre 2022, Irmgard Furchner, accusée d’avoir contribué à la mort de plus de 10 000 personnes au camp de Stutthof, situé dans l’actuelle Pologne, avait été condamnée à deux ans de prison avec sursis lors d’un des derniers procès relatif à la période nazie en Allemagne.
À l’époque des faits, Irmgard Furchner, qui avait entre 18 et 19 ans, travaillait comme dactylo et secrétaire pour Paul Werner Hoppe, le commandant du camp de Stutthof, entre 1943 et 1945. Évoluant à proximité immédiate des détenus, le tribunal a estimé qu’« l’odeur des cadavres était omniprésente », affirmant qu’il était « inimaginable » que l’accusée ait pu ignorer ce qui se passait autour d’elle. Stutthof, un camp situé près de Gdansk, où environ 65 000 personnes ont trouvé la mort, a vu des détenus juifs, des opposants polonais et des soldats soviétiques systématiquement exterminés.
Ces dernières années, l’Allemagne a poursuivi ses efforts pour retrouver d’anciens criminels nazis. Toutefois, les cas encore ouverts par les enquêteurs se font de plus en plus rares, près de quatre-vingts ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. La condamnation en 2011 de John Demjanjuk, un surveillant du camp de Sobibor en 1943, à cinq ans de réclusion, a établi un précédent permettant de poursuivre pour complicité de milliers de meurtres tout individu ayant exercé un rôle d’assistance dans un camp de concentration, qu’il soit garde ou comptable.