Michel Barnier annonce la formation d’un nouveau gouvernement d’ici la semaine prochaine. Ainsi, les ministres actuellement en poste vivent leurs derniers jours à ces fonctions. Bien que nombreux soient ceux qui souhaiteraient conserver leur place, certains sont impatients de tirer leur révérence. Parmi eux, Bruno Le Maire, qui a prévu de prononcer son « discours de remerciements » ce jeudi matin.
Bruno Le Maire est prêt à tourner la page de son expérience à Bercy. « Après sept ans, il est temps de passer à autre chose, » confie son entourage. Ce jeudi 12 septembre à 11 h, Bruno Le Maire prononcera un « discours de remerciements », sans attendre la cérémonie de passation avec le prochain ministre de l’Économie. « Il a raison, car la passation est surtout le moment du nouveau ministre, » commente un conseiller gouvernemental. Bruno Le Maire compte bien marquer ce moment symbolique.
La cérémonie réunira tous les employés de Bercy, ainsi que des parlementaires, des élus locaux, d’anciens collaborateurs des ministres ayant officié depuis 2017, mais aussi des entrepreneurs et des représentants de fédérations professionnelles. Une estrade, un système de sonorisation et des écrans seront installés dans la cour du ministère. « À côté, la passation de pouvoir d’Attal à Matignon semblait insignifiante, » plaisante-t-on dans les couloirs de Bercy. Bruno Le Maire se concentrera désormais sur l’enseignement, un adieu temporaire à la politique puisque, « en politique, rien n’est jamais terminé, » affirme un proche collaborateur.
Quel avenir pour les ministres démissionnaires ?
D’autres ministres envisagent également leur départ, comme Roland Lescure, toujours en poste à l’Industrie pour quelques jours. Il n’a pas l’intention de rejoindre l’équipe de Barnier. Figure de la gauche, il a été élu vice-président de l’Assemblée, où se dérouleront des débats décisifs, et a déjà annoncé qu’il n’offrirait pas sa confiance « automatiquement » au nouveau Premier ministre. Une autre personnalité de l’aile gauche prête à rejoindre l’Assemblée est Agnès Pannier-Runacher. Élue députée du Pas-de-Calais, elle estime qu’après la défaite du camp présidentiel, un changement de composition gouvernementale est nécessaire. Au sein du MoDem, on partage la conviction que les élections appellent à un renouveau. Marc Fesneau est donc prêt à assumer pleinement ses nouvelles responsabilités de chef de groupe à l’Assemblée. Certains ministres attendent avec impatience de retrouver leur « liberté de parole » ou ne souhaitent pas « faire des compromis avec le RN pour éviter un renversement du gouvernement ». Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, prévoit déjà de se faire réélire maire d’Angers le 23 septembre, bien que les relations soient positives entre son parti, Horizons, et Michel Barnier.
Un nombre important de ministres rêvent cependant de conserver leur poste. « Beaucoup ont du mal à envisager de quitter leur position, » relève un ministre. Selon une conseillère, ce « beaucoup » représente « la moitié du gouvernement. » Édouard Philippe a déclaré le mercredi 11 septembre sur BFM qu’il ne voyait « aucun problème » à ce que des ministres actuels restent, mais il y aura probablement des déçus. Selon certaines sources proches du Premier ministre, Michel Barnier désire injecter de la nouveauté dans son équipe.







