Lors de son déplacement en Arabie saoudite, le chef de l’État surveille à distance l’évolution de la situation du gouvernement. Néanmoins, il est possible qu’il doive intervenir rapidement pour prendre certaines décisions.
Nous apprendrons mardi 3 décembre au matin le calendrier des discussions concernant les motions de censure proposées par la gauche et le Rassemblement national. Il semble que la destitution de Michel Barnier soit inévitable. Emmanuel Macron doit déjà envisager qui pourrait devenir le prochain Premier ministre. Lundi, le président a entamé un séjour de deux jours en Arabie saoudite, choisissant de faire abstraction de la crise politique qui se joue à l’Assemblée nationale depuis la distance.
Accueilli avec les distinctions propres à une visite officielle, Emmanuel Macron a été salué par les traditionnelles salves de canons et escorté par une limousine entourée des chevaux de la garde royale. Alors que Michel Barnier avait levé le 49.3, Macron était en vol, bien qu’il ait suivi les événements de près. « Ils sont en contact permanent », souligne un confident du président.
Mardi, Emmanuel Macron ne prévoit pas de conférence de presse, ni de rencontre avec la presse. Le chef de l’État préfère endosser le rôle d’ambassadeur et promouvoir les atouts de la France, soulignant « sept ans de réformes », selon l’Élysée. À cet instant, le Premier ministre alerte sur un potentiel chaos gouvernemental, oscillant entre appel à la responsabilité et embarquement pour l’inconnu. Pendant ce temps, Macron s’emploie à conforter sa stature internationale en participant à des pourparlers avec un poids lourd de la région : l’Arabie saoudite, riche en pétrole et en projets titanesques.
« Une opportunité pour reprendre le contrôle »
Néanmoins, la crise politique ne pourra être évitée par Emmanuel Macron. Certains pointent le président du doigt pour l’instabilité actuelle, notant que si le gouvernement vacille, ce sera à lui de désigner un nouveau Premier ministre. « Macron sera toujours vu comme le principal responsable », admet un proche. Bien que l’Élysée prône la stabilité, aucune déclaration officielle n’est donnée, et le retour à Paris est prévu pour mercredi soir.
Dans la délégation présidentielle se trouvent cinq ministres fidèles, parmi lesquels Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, fréquemment évoqué lors des crises pour potentiellement rejoindre Matignon. « Macron peut se relancer », assure un ami, bien que certains, dans les coulisses, redoutent que l’échec de Michel Barnier soit aussi et surtout celui du président. « Il a tenté », regrette un membre de son cercle proche. « Il a brisé son jouet, il doit maintenant le réparer », admet un autre. « Cela pourrait lui permettre de reprendre le contrôle », espère un ami. Sinon, il pourrait devoir envisager de démissionner ».