De nouvelles actions annoncées alors que les deux parties restent fermes sur leur position
Les syndicats en France ont appelé à une nouvelle journée de grève contre la réforme des retraites alors que les organisateurs affirment que plus de deux millions de personnes sont descendues dans la rue lors de l’action d’hier (19 janvier).
Comme d’habitude, le ministère de l’Intérieur cite des chiffres inférieurs, estimant qu’il y avait 1,12 million de participants dans tout le pays.
Un communiqué du syndicat a déclaré à la presse : « Cette réforme est inacceptable et va à l’encontre des intérêts de la population. Notre message est très clair. Le gouvernement doit revenir sur sa proposition.
Le secrétaire général du syndicat des cheminots CGT-Cheminots était parmi ceux qui ont confirmé qu’une nouvelle journée de grève avait été fixée au mardi 31 janvier.
Il en faudra des contorsions pour interpréter cela autrement que comme un rejet massif de cette réforme #Retraites … #greve19janvier pic.twitter.com/sJiXguAdr1
— Najat Vallaud-Belkacem (@najatvb) 19 janvier 2023
Cela a été confirmé par tous les plus grands syndicats.
Cependant, plusieurs, dont la CGT-Cheminots, ont affirmé que l’action contre les réformes ne se limiterait pas à ce seul jour, les syndicats appelant conjointement à la « multiplication des actions et des initiatives partout en France, dans les entreprises et les services, y compris par des grèves ». « , selon Murielle Guilbert, co-déléguée générale de SUD Solidaires.
Selon elle, une action était surtout attendue « aux alentours du 23 janvier », c’est-à-dire. lundi prochain, lorsque le projet de loi sur la réforme des retraites sera présenté au Conseil des ministres, première étape de son cheminement au parlement.
« Toute la semaine prochaine il y aura de l’action, à partir du 23 janvier », a déclaré le secrétaire général de FO Frédéric Souillot sur BFMTV.
Pendant ce temps, la branche CGT des travailleurs de l’énergie a déclaré qu’elle considérait hier comme le début de nouvelles grèves potentielles et sa branche des travailleurs des raffineries de pétrole a annoncé une nouvelle grève pour jeudi et vendredi la semaine prochaine (26-27 janvier). Des succursales pour les travailleurs des ports et des produits chimiques ont également déclaré leur souhait de poursuivre les manifestations au-delà d’hier.
De plus, les boulangers manifesteront lundi contre la hausse du prix de l’énergie et des ingrédients.
Cela survient après que plus de 200 manifestations ont eu lieu à travers le pays hier. Les chiffres des autorités (qui sont toujours inférieurs aux chiffres donnés par les organisateurs) disent qu’il y avait :
- Paris : 80 000 personnes
- Toulouse : 36 000
- Nantes : 25 000
- Clermont Ferrand : 19 000
- Rennes : 17 000 personnes
En revanche, le syndicat CGT a déclaré qu’il y avait 400 000 personnes dans la capitale.
On aura beau dire ce que l’on veut mais la France reste le pays numéro 1 pour l’originalité de ses grèves #greve19janvier
— Illyasse (@IllyasseB) 19 janvier 2023
Même le chiffre inférieur du ministère de l’Intérieur de 1,12 million de participants marquerait un nouveau record, comparé aux 1,08 million comptabilisés lors des manifestations pour le pouvoir d’achat en 2009 et au million comptabilisé lors des manifestations pour la réforme des retraites de 2003.
La plupart des manifestations ont été pacifiques, mais il y a eu quelques affrontements avec les forces de l’ordre. Dix mille policiers et gendarmes avaient été appelés au travail. À la fin de la journée, 44 personnes avaient été arrêtées pour possession d’armes illégales, pour « outrage et rébellion » et pour avoir lancé des projectiles sur la police. Il y a eu 17 interpellations à Lyon.
Le président Emmanuel Macron a répondu hier au mouvement en déclarant : « Il est juste et légitime que toutes les opinions puissent être exprimées ».
Cependant, il dit avoir soutenu son plan de réforme avec « détermination », qui, selon lui, a été « validé démocratiquement » lors de l’élection présidentielle.
Le gouvernement affirme que la réforme des retraites est essentielle pour garantir que le système ne s’effondre pas. Repousser de deux ans l’âge de la retraite de 62 à 64 ans et allonger la durée de cotisation apporterait 17,7 milliards d’euros supplémentaires de cotisations annuelles de retraite d’ici 2030, selon le ministère de l’Economie, ce qui lui permettrait d’équilibrer les comptes.
Les syndicats soutiennent qu’il existe d’autres moyens de financer les retraites, comme augmenter les impôts des super-riches ou augmenter les cotisations des employeurs ou celles des retraités aisés.
La Première ministre Elisabeth Borne, qui a annoncé les plans de réforme la semaine dernière, a déclaré : « Nous continuons à débattre et à convaincre ». Elle a noté les « bonnes conditions » des manifestations, et a déclaré que « permettre aux opinions de s’exprimer est essentiel pour la démocratie ».
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a déclaré que c’était « normal » et s’attendait à ce que la réforme des retraites suscite des « inquiétudes » et que le gouvernement « réagisse ».
Malgré l’appel à une deuxième journée de grèves et de manifestations, certains experts ont dit hier ils ne croyaient pas qu’il y aurait de nombreux jours successifs d’action.