Plusieurs membres de la Nupes ont exprimé leur désaccord avec la position de La France insoumise. Selon eux, cette stratégie ne correspond pas à ce qui avait été convenu collectivement. Ils estiment que cette posture est en contradiction avec leurs propres objectifs et leurs convictions. Certains membres ont même fait part de leur mécontentement, estimant que cette attitude ne sert pas les intérêts de la Nupes. La France insoumise a donc été sévèrement critiquée par plusieurs membres de la Nupes pour avoir adopté une stratégie qui ne correspond pas à celle définie par la Nupes.
La Nupes, alliance de la gauche, a connu des tensions à la fin des débats sur la réforme des retraites, le week-end du 17 et 18 février. Les membres des partis composant cette coalition n’ont pas été capables de se mettre d’accord sur l’article 7, qui reporte l’âge légal du départ à la retraite à 64 ans.
Les Verts (EELV) ont été les plus critiques, qualifiant le plan de La France Insoumise (LFI) de « raté stratégique ». La présidente du groupe écologiste Cyrielle Chatelain a déclaré à l’AFP que le débat s’est décalé sur le retrait des amendements LFI, alors que normalement le cœur du débat aurait dû être le retrait de la réforme des retraites.
Les syndicats CFDT et CGT avaient demandé que l’article 7 soit débattu par le Parlement, et les députés écologistes souhaitaient également que la discussion dans l’hémicycle puisse atteindre l’article 7, tandis que Jean-Luc Mélenchon avait appelé les siens à ne pas se « précipiter ». La députée LFI de Seine-Saint-Denis, Aurélie Trouvé, a reconnu « un gâchis » alors que les débats se sont arrêtés aux portes de l’article 3, mais a renvoyé la balle à l’exécutif, estimant que les dés étaient pipés d’avance.
Les socialistes auraient aussi vu d’un bon œil une accélération des débats, mais le porte-parole du groupe PS à l’Assemblée nationale, Arnaud Delaporte, a indiqué à 42mag.fr qu’une majorité des députés LFI ont estimé qu’aller à l’article 7, c’était s’aligner sur le discours du gouvernement. Jean-Luc Mélenchon a accusé les autres partis d’être trop en phase avec la majorité et d’être trop en phase avec la majorité.
Cyrielle Chatelain a déclaré à l’AFP que la Nupes fonctionne quand on travaille de manière concertée et que chacun des partis de la Nupes est indispensable, mais qu’il faut respecter l’ensemble. La députée écologiste Sandrine Rousseau a estimé qu’il va falloir décider d’un acte II de la Nupes.
Cependant, au sein de LFI, les divergences sont palpables. Jean-Luc Mélenchon a tenu un meeting à Montpellier (Hérault) jeudi, le même jour que celui organisé par la députée Raquel Garrido dans sa circonscription de Seine-Saint-Denis, avec, entre autres, François Ruffin, Clémentine Autain ou Alexis Corbière. Le premier a réuni 1 400 personnes, le second seulement 400.
Le député Alexis Corbière a souhaité que LFI « entende les consignes des organisations syndicales », contrairement à Jean-Luc Mélenchon, qui les a priées de ne pas se mêler du Parlement. Lors d’un vote interne serré, le groupe LFI a finalement renoncé à retirer en masse ses amendements. Matthias Tavel, député et proche de Jean-Luc Mélenchon, a affirmé à l’AFP que ce n’est pas une rupture politique et stratégique et que personne ne dit ‘Il faut arrêter la Nupes’.