Il se passe à peu près un an depuis le début de la guerre en Ukraine et on se demande si le gouvernement français doit s’impliquer dans ce conflit. Pour le moment, le Premier ministre prend le temps de réfléchir avant d’envisager une quelconque action. Dans le Brief Politique de Jean-Rémi Baudot, on peut constater que le gouvernement est encore indécis sur la question. Il n’a pas encore pris de décision quant à l’engagement de la France dans le conflit ukrainien. La situation est donc toujours en suspens et les dirigeants français n’ont pas encore tranché sur le sujet.
Le 27 janvier dernier, la Première ministre a reçu une lettre co-signée par les députés communistes André Chassaigne et Fabien Roussel qui demandait « l’organisation d’un débat en urgence sur les possibilités d’un changement de stratégie dans notre soutien à l’Ukraine ». Cependant, elle n’a pas encore donné de réponse.
L’entourage d’Elisabeth Borne a déclaré que deux options étaient sur la table : un format à huis clos à Matignon, un simple comité de liaison composé des patrons de groupes au parlement, ou un débat sans vote, appelé « débat 50.1 » en référence à l’article de la constitution. Ce dernier est une prérogative de la cheffe du gouvernement qui permet à l’exécutif d’exposer sa stratégie et de recueillir les positions des oppositions.
L’opposition souhaite comprendre comment et pourquoi les décisions sont prises. Si la France va livrer plus d’armements, et si oui, de quels types. Il est également question de lever « les ambiguïtés de LFI et du RN », c’est-à-dire comprendre pourquoi Jean-Luc Mélenchon fustige l’Otan, pourquoi Marine Le Pen dit que la France ne doit pas livrer de canons à Kiev et pourquoi les eurodéputés LFI et RN, à l’exception de Jordan Bardella, étaient absents lors du discours de Zelensky à Bruxelles. La majorité aimerait aussi pouvoir poser ces questions et c’est pourquoi cette demande de débat est globalement soutenue par l’ensemble de l’échiquier politique.
La guerre en Ukraine est un sujet très controversé et complexe. Certains observateurs ont remarqué que la position d’Emmanuel Macron avait évolué ces derniers mois. Volodymyr Zelensky a même déclaré au Figaro le 8 février que « il avait changé ».
Enfin, il y a une crainte en Macronie : que les Français se lassent et refusent progressivement l’impact que ce conflit a sur leurs vies dans un contexte national compliqué. C’est pourquoi certains cadres de Renaissance aimeraient remettre la question en débat pour expliquer à nouveau les enjeux pour notre sécurité.
Pour le moment, Matignon temporise. Avec l’inflation et les débats sur les retraites, le gouvernement n’est-il pas pressé de débattre d’un sujet aussi compliqué que l’Ukraine ? La réponse est probablement dans la question.