Plus tôt dans la soirée, lors d’une session parlementaire, la présidente des députés appartenant au groupe politique Renaissance, Aurore Bergé, a pris la parole pour exprimer les inquiétudes de l’ensemble des parlementaires quant à la question de leur sécurité. Face aux nombreuses menaces et actes d’agression dont certains d’entre eux ont été victimes, la représentante a demandé au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures concrètes pour assurer la protection des élus du peuple. Elle a insisté sur la nécessité de mobiliser les services de l’Etat pour garantir la sécurité des parlementaires dans l’exercice de leur fonction publique. Cette prise de position forte et unanime de la part des députés vise à faire entendre la voix des élus face aux violences et aux atteintes à la démocratie, qui ne doivent en aucun cas rester impunies.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a envoyé un courrier aux préfets de police de Paris et des Bouches-du-Rhône ainsi qu’au directeur de la police nationale et au directeur de la gendarmerie nationale, le jeudi 16 mars, pour demander la mise en place de mesures renforcées de protection des élus dans les jours à venir. Dans cette lettre, consultée par France Télévisions, Gérald Darmanin explique que les élus, notamment les parlementaires, font parfois face à des menaces, des injures, des actes de malveillance tels que des dégradations de biens, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites. Il demande donc aux préfets de police de maintenir fermement le dispositif mis en place à la suite de ses précédentes instructions et de poursuivre la surveillance des abords des permanences des parlementaires et de leurs domiciles, si nécessaire.
Auparavant, la patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé, avait également demandé à Gérald Darmanin de mobiliser les services de l’État pour la protection des parlementaires de la majorité, pris pour cible par des opposants à la réforme des retraites. Dans un courrier adressé au ministre, Aurore Bergé a écrit : « Je refuse de voir des députés de mon groupe, ou tout député de la nation, avoir peur de leur expression individuelle, peur de voter librement car il craindrait des représailles ».
L’utilisation du 49.3 pour faire adopter définitivement, sans vote, la réforme des retraites a entrainé des rassemblements dans plusieurs villes de France, émaillés de dégradations. Plusieurs responsables syndicaux dans les secteurs du transport et de l’énergie ont également mis en garde contre de possibles débordements ou actions individuelles de salariés de la base.