Le gouvernement français a déclenché la fureur jeudi en utilisant l’article 49.3 pour imposer des réformes controversées des retraites sans vote au parlement
Au milieu de la colère suscitée par le gouvernement français qui a fait passer ses réformes des retraites au Parlement sans vote jeudi (16 mars), nous nous demandons : que se passe-t-il ensuite ?
Y aura-t-il plus de protestations et de grèves ?
Oui.
Jeudi soir, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue dans plusieurs villes de France, dont Paris, Nantes et Marseille.
Tensions à la Concorde. Jets de projectiles et lacrymogènes. Le canon à eau de la police entre en action. #réforméesretraites pic.twitter.com/PwdsL1v6XG
— Hippolyte Radisson (@H_Radisson) 16 mars 2023
Tôt vendredi matin, environ 200 manifestants ont stoppé la circulation sur le périphérique parisien pour signaler leur opposition à l’utilisation de l’article 49.3.
Il y a eu d’autres manifestations à travers la France vendredi, y compris à Rennes.
Le port de Marseille a été bloqué et P&O Ferries a suspendu ses traversées vers Calais pendant une grande partie de la journée en raison d’une action syndicale là-bas.
Les trains ont été interrompus à Toulon et Bordeaux après que les manifestants se sont séparés sur les voies.
FLASH – Des centaines de manifestants contre la réforme des retraites ont envahi les voies de la gare de #Toulon. La circulation des trains a été interrompue. (Var-Matin) #greve17mars #grevegenerale pic.twitter.com/Arqe5E9qjQ
— Mediavenir (@Mediavenir) 17 mars 2023
Pendant ce temps, plusieurs syndicats de l’éducation appellent à une grève des encadrants la semaine prochaine, alors que les épreuves du baccalauréat spécialisé doivent commencer.
Les syndicats ont également appelé à manifester ce week-end et jeudi prochain (23 mars).
Cela menacera-t-il le gouvernement?
C’est possible.
Le protocole normal stipule qu’après l’utilisation de l’article 49.3, tout opposant est autorisé à «renverser» le gouvernement s’il propose avec succès un vote de défiance qui reçoit suffisamment de soutien de la part des députés.
Vendredi, un groupe de députés a déposé une demande de vote de défiance envers le gouvernement.
Les députés du groupe indépendant LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) ont déclaré avoir 91 signatures de cinq factions différentes de l’opposition au Parlement français.
Même au moment d’annoncer l’utilisation du 49.3 jeudi, la première ministre française Élisabeth Borne a déclaré qu’elle s’attendait à la tenue d’un vote de défiance.
Le vote de censure devrait être débattu au parlement lundi 20 mars.
Pour réussir, une majorité absolue de députés (289) doit voter pour.
Si cela se produit, le président Emmanuel Macron devrait approuver un nouveau gouvernement ou dissoudre le parlement.
La dissolution du parlement déclencherait automatiquement de nouvelles élections législatives, qui doivent avoir lieu dans les 20 à 40 jours.
Cela pourrait être une décision risquée pour le gouvernement, car rien ne garantit qu’il obtiendra une majorité au parlement en cas de nouveau vote.
Sous la Ve République, Charles de Gaulle a dissous le Parlement à deux reprises, en 1962 et 1968, tout comme François Mitterrand en 1981 et 1988. La dernière fois que cela s’est produit, c’était en 1997, sous Jacques Chirac.