Des annulations et des retards sont attendus alors que les protestations se poursuivent contre la réforme des retraites en France
Des perturbations généralisées sont attendues dans toute la France mardi 28 mars alors que les opposants aux réformes des retraites du gouvernement lancent une dixième grève nationale.
Jusqu’à 900 000 personnes devraient descendre dans la rue pour protester, rapporte FranceInfo.
L’action industrielle devrait frapper les trains, les avions et les ports en particulier. Les blocages des raffineries provoquent toujours des pénuries d’essence dans certaines régions du pays.
Les trains
L’opérateur ferroviaire français SNCF s’attend à ce que le trafic soit « sévèrement perturbé ». La RATP dresse un tableau similaire dans la capitale française sur les services de métro et de RER.
Sur les lignes internationales, Eurostar a – jusqu’à présent – annulé deux trains entre Londres et Paris.
« Le plein impact de la grève ne sera connu que plus tard », a déclaré la société. « Nous ferons tout notre possible pour éviter des annulations supplémentaires. »
Pendant ce temps, TGV Lyria a supprimé quatre services entre la capitale française et Genève.
Aéroports
Les voyageurs aériens ont été avertis de s’attendre à ce que les services soient annulés ou retardés au cours des prochains jours.
Les vols à destination et en provenance des aéroports de Paris-Orly, Marseille-Provence, Bordeaux et Toulouse seront interrompus au moins jusqu’à jeudi (30 mars), selon l’autorité aéroportuaire la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).
Il a conseillé aux passagers de retarder leur voyage si possible et de vérifier auprès de leur compagnie aérienne avant de voyager.
#Perturbations | Mouvement social national interprofessionnel des 28 et 29 mars 2023. pic.twitter.com/0buklvMtw6
— Direction générale de l’aviation civile (@DGAC) 24 mars 2023
D’autres services à travers l’Europe, notamment ceux qui survolent l’espace aérien français, pourraient également être affectés.
Ports
Le syndicat portuaire La Fédération Nationale des Ports et Docks a annoncé une neuvième journée de grève, avec une « hausse de l’action » à partir du 27 mars, et 24 heures de grève à partir du 28 mars.
Dans son appel à la grèveil a affirmé que le président est « arrogant », « répond [only] au secteur financier et aux besoins de la ville », et le recours à l’article 49.3 pour faire passer le projet de loi de réforme des retraites est « un déni de démocratie ».
Le syndicat appelle à poursuivre l’action pour « obtenir le renversement de la loi ». Il doit tenir une autre réunion le 29 mars à 09h00, pour décider des actions futures après le 28 mars.
Essence, déchets et musées
Les blocages des raffineries et des dépôts de carburant se poursuivent également à travers le pays, y compris sur les sites de TotalEnergies. Une situation similaire se déroule dans les incinérateurs de déchets, notamment à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Romainville (Seine-Saint-Denis) et Issy-les-Moulineaux, où des travailleurs manifestent à l’extérieur.
Des affrontements ont été signalés entre manifestants et forces de l’ordre à la décharge de Romainville.
La galerie du Louvre à Paris a été fermée lundi après la grève du personnel du musée. Il n’est pas clair si les travailleurs poursuivront leur grève mardi.
Réponse du gouvernement
Elle intervient alors que la Première ministre Élisabeth Borne a tenté d’apaiser les tensions sur la réforme des retraites et son vote, en précisant que l’utilisation de l’article 49.3 sera désormais limitée aux seuls projets de loi de finances.
Le gouvernement a utilisé l’article 49.3 pour faire passer le projet de loi sans vote et a survécu de peu à deux votes de défiance par la suite, dont un par seulement neuf voix.
Mme Borne a annoncé : « Depuis le début de la législature, 11 projets de loi ont été définitivement adoptés, ainsi que 12 projets de loi. Parmi ceux-ci, nous avons utilisé 49,3 sur trois factures seulement.
Pourtant, elle a déclaré: « Je fais en sorte qu’à l’avenir, il n’y ait plus de 49.3, sauf pour les factures financières. »
Elle a déclaré dans un entretien à l’AFP qu’elle était « disponible » pour rencontrer des dirigeants syndicaux et qu’elle souhaitait « trouver une bonne voie » pour aller de l’avant.
il doit tenir des réunions cette semaine avec des groupes parlementaires et des partis politiques, y compris des représentants de l’opposition, en vue « d’apaiser le pays » et de « maintenir le dialogue avec toutes les parties concernées ».
Mme Borne rencontre également le président Macron aujourd’hui (27 mars) à l’Elysée, y compris avec les présidents des groupes parlementaires, pour discuter des voies à suivre.
Elle a déclaré : « J’ai deux objectifs : apaiser le pays face à ces tensions, et améliorer nos réponses aux attentes du public ».