D’après le verdict prononcé par le tribunal de Bobigny, il n’a pas été prouvé que les accusés ont réellement produit et diffusé des centaines de contrefaçons de billets de banque, ainsi qu’en avait accusé le procureur. Cette décision ne signifie pas pour autant leur innocence, mais simplement qu’il n’existe pas suffisamment de preuves pour les condamner sur ces faits précis. Les avocats de la défense ont été soulagés de cette décision, mais restent prudents quant à la suite de cette affaire judiciaire. Il faudra attendre que la justice établisse d’autres faits pour déterminer la culpabilité ou non des prévenus.
Le tribunal de Bobigny a relaxé deux personnes suspectées d’avoir fabriqué et vendu des faux billets pour la finale de la Ligue des champions au Stade de France en mai 2022. Les prévenus étaient accusés d’avoir confectionné et vendu 720 faux billets à 60 euros l’unité pour le match Liverpool-Real Madrid. Cependant, le tribunal a considéré qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour prouver que les suspects avaient effectivement fabriqué et distribué des centaines de faux billets comme l’accusation le prétendait. Un homme a été acquitté, tandis qu’une femme a été condamnée pour un seul billet falsifié découvert dans la poubelle de son entreprise.
L’UEFA et la préfecture de police de Paris ont vu leur constitution de partie civile rejetée, et les enquêteurs sont remontés à une imprimerie des Hauts-de-Seine qui a servi de manière importante à la reproduction des titres. Les investigations ont identifié une employée de l’entreprise ainsi qu’un homme qui lui fournissait les éléments nécessaires pour fabriquer des titres trafiqués. Le tribunal a révélé que ce duo avait déjà fabriqué de faux billets pour des événements importants.
Au début, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait incriminé les supporters anglais pour le chaos général autour du Stade de France, affirmant que « 30 000 à 40 000 » supporters s’étaient présentés avec des billets falsifiés ou sans ticket. Cependant, l’enquête menée par le parquet de Bobigny a révélé que sur les 79 000 places, il y avait eu environ 8 000 « incidents » de lecture de billets aux portiques, dont environ 2 500 titres déjà lus et donc potentiellement dupliqués, ainsi que 2 500 titres inconnus.
Depuis l’événement, les rapports successifs sur la finale ont rejeté la théorie d’une fraude massive de faux billets, soulignant plutôt une série de dysfonctionnements organisationnels et policiers.