Le dernier défaut grave – une fissure de 155 mm de long – a été découvert dans une usine en Normandie
Le délai de construction de nouveaux réacteurs nucléaires pourrait être réduit d’au moins deux ans grâce à un nouveau projet de loi qui simplifie les procédures administratives et les documents de planification.
La législation a été approuvée par le Parlement en mai et le gouvernement a salué une avancée environnementale.
Il supprime également le plafond actuel de 50% sur la part de l’énergie nucléaire dans le mix électrique français et introduit des sanctions plus sévères pour les personnes qui pénètrent illégalement dans une centrale nucléaire.
Ces derniers mois ont été difficiles pour l’industrie nucléaire française après la découverte en mars d’une large fissure dans un tuyau faisant partie d’un circuit de refroidissement d’urgence d’un réacteur nucléaire près de Dieppe, en Normandie.
La panne, sur le site de Penly, a été identifiée alors que la centrale était à l’arrêt pour maintenance courante et recherche de fissures – un problème qui afflige les réacteurs d’EDF depuis 18 mois.
Il avait récemment investi dans un programme d’urgence pour les réparer, qui impliquait 100 soudeurs spécialisés des États-Unis.
Les travaux avaient été jugés réussis et les coupures de courant redoutées pendant l’hiver ont été évitées.
La plupart des fissures découvertes jusqu’à présent n’avaient pas plus de quelques millimètres de profondeur dans les tuyaux de 27 mm d’épaisseur.
La fissure à Penly, cependant, mesure 155 mm de long – un quart de la circonférence du tuyau – avec une profondeur maximale de 23 mm.
Cela signifie que si jamais le circuit était utilisé en cas d’urgence, le tuyau, contenant de l’eau chaude légèrement radioactive sous 50 bars de pression, risquerait de fuir.
Les experts ont déclaré que, dans un tel cas, les radiations auraient été maintenues dans le périmètre du bâtiment et qu’il n’y avait aucun risque pour le public.
Cependant, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a qualifié la fissure d’incident de niveau 2 – le niveau 5 étant le plus grave – et a ordonné à EDF de réaliser un programme accéléré d’inspection et de réparation.
Des vérifications supplémentaires ont révélé deux autres fissures dans les centrales électriques françaises, bien que moins graves.
L’un se trouvait dans le deuxième réacteur de Penly et mesurait 57 mm de long et 12 mm de profondeur.
L’autre était à Cattenom en Moselle et mesurait 165 mm de long et 4 mm de profondeur.
Penly a été mis en service en 1990 et injecte en moyenne environ 18 milliards de kilowattheures par an dans le réseau public, soit environ 80 % de la consommation annuelle de la Normandie.
EDF a déclaré que son enquête avait montré que la soudure fissurée avait été mal réparée à deux reprises lors de la construction de la centrale, avec des tuyaux forcés en place.
Penly a été l’un des derniers réacteurs construits selon une conception dite P4.
Il existe deux paires de réacteurs P4 dans les centrales de Nogent-sur-Seine (Aube) et de Belleville-sur-Loire (Cher), et une à Cattenom (Moselle) et une à Golfech (Tarn-et-Garonne), toutes qui font maintenant l’objet d’une inspection minutieuse.