Pierre Castel, un entrepreneur français âgé de 96 ans, a bâti sa fortune dans l’industrie du vin et de la bière. Cependant, il est actuellement confronté à un scandale de fraude fiscale après avoir été accusé d’avoir caché une partie de sa richesse dans des comptes offshore. Les enquêteurs étudient de près les transactions suspectes effectuées par Castel au cours des dernières années, pour savoir s’il a effectivement évité de payer des impôts en dissimulant une partie de sa fortune dans des paradis fiscaux. La réputation de l’entrepreneur est donc en péril, et il risque de nombreuses retombées négatives tant sur le plan personnel que sur le plan professionnel.
Pierre Castel, milliardaire français, est l’un des plus grands producteurs de vin au monde avec son groupe Castel qui possède des marques telles que Roche Mazet, Baron de Lestac, Vieux Papes, La Villageoise et Listel. Son groupe est également propriétaire de la chaîne de cavistes Nicolas. Pierre Castel est la 10ème fortune française, avec un chiffre d’affaires annuel d’environ six milliards d’euros. Né de parents immigrés espagnols, il était impliqué dans le commerce du vin avec ses frères et sœurs, à une époque où on servait encore de l’alcool aux enfants dans les cantines scolaires.
Ce qui caractérise Pierre Castel est sa discrétion malgré sa grande réussite. Il a su diversifier ses activités en s’implantant sur le continent africain. Il a racheté la société des Brasseries et glacières d’Indochine au Gabon, un vieux comptoir colonial, où il est devenu l’ami du président gabonais Omar Bongo, à la tête du pays pendant 42 ans. Aujourd’hui, le groupe Castel est le deuxième producteur de bière en Afrique, et il est présent sur le marché des sodas, de l’eau, des huiles, du sucre et de la farine. Le groupe Castel est implanté dans 23 pays africains avec plus de 130 filiales. Il réalise plus de 80% de son chiffre d’affaires et plus de 90% de ses bénéfices sur ce continent.
La vie de Pierre Castel est marquée par l’optimisation fiscale. Les sociétés de son groupe sont localisées dans des endroits assez exotiques tels que Gibraltar, l’Île Maurice, le Liechtenstein, Singapour, Malte, Hong-Kong, Jersey, et les Îles Vierges britanniques. Le mécanisme est astucieux, car les royalties que Castel doit payer à ses sociétés déposer dans des paradis fiscaux sont totalement exonérées d’impôts, ce qui permet une optimisation fiscale pour certaines sociétés du groupe.
Le milliardaire français a été condamné à une amende record de 410 millions de francs suisses (plus de 400 millions d’euros) pour avoir omis de déclarer certains de ses montages et soupçonné d' »évasion fiscale ». Mais l’opacité conférée par les montages offshore ne permet pas de connaître l’identité des bénéficiaires réels du fonds situé au sommet de l’empire.
En outre, la cellule investigation de Radio France a eu accès en exclusivité aux Panama Papers, ce qui a révélé l’existence en 2012 d’une structure juridique offshore, Soana Trust, dont les bénéficiaires économiques étaient Pierre Castel, son épouse Françoise Gilardot, et son unique enfant, Romy Castel. Les documents indiquent que les actifs du trust Soana s’élevaient à plus de 601 millions de dollars en 2012.
Cependant, Pierre Castel semble avoir cédé son pouvoir au sein de son groupe. Selon le registre du commerce de Singapour, il était encore actionnaire d’Investment Beverage Business Management (IBBM) jusqu’en avril 2018, et en était le directeur jusqu’au 15 décembre 2022.