Le leader du Rassemblement national exprime son regret face à la situation d’insécurité en France, suite à l’attaque subie par une dame âgée et sa petite-fille à Bordeaux.
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a déclaré sur Europe 1 que «nous vivons dans un pays où il y a une agression gratuite toutes les 44 secondes», faisant référence à une vidéo d’une agression violente à Bordeaux. Il affirme également que les agresseurs sont «systématiquement les mêmes, c’est-à-dire généralement connus des services de police». Mais qu’en est-il vraiment des chiffres avancés par Bardella et de la réalité des agressions en France ?
Une victime « toutes les 44 secondes »
Jordan Bardella cite en effet un chiffre réel provenant de l’étude «Cadre de vie et sécurité» réalisée par l’Insee pour l’année 2018. Selon cette enquête, 710 000 personnes déclarent avoir été victime d’une agression en 2018, soit une nouvelle victime toutes les 44 secondes. Toutefois, ce chiffre concerne les victimes et non les agressions en tant que telles, puisqu’il est possible que plusieurs personnes soient victimes de la même agression.
De plus, l’étude de l’Insee ne permet pas de déterminer si les agressions étaient « gratuites » ou non, ni de fournir des informations sur les antécédents des agresseurs, contrairement à ce que prétend Bardella.
Une agression toutes les minutes et demie, selon les forces de l’ordre
Les seules autres données sur les agressions proviennent des forces de l’ordre, qui ne donnent qu’une vision partielle du phénomène, car seule une victime sur quatre dépose plainte, selon l’enquête de l’Insee. D’après les chiffres du service de statistique du ministère de l’Intérieur, il y a eu 240 200 agressions en 2018, soit trois fois moins que le nombre de victimes rapporté par l’Insee. En faisant le même calcul, cela représente une agression toutes les minutes et demie.
En ce qui concerne le profil des agresseurs condamnés, l’Insee indique que 40% des personnes condamnées pour des violences volontaires en 2019 avaient déjà été condamnées pour une infraction auparavant.