D’après l’élue RN de la Gironde, la raison pour laquelle certains postes restent vacants en France aujourd’hui réside dans un manque de formation adéquate des personnes en recherche d’emploi et dans le fait que ces emplois sont insuffisamment retribués. Cette affirmation est juste, mais ne donne pas une image complète de la situation.
Le gouvernement, dans son projet de loi sur l’immigration présenté en février dernier, a proposé l’idée de régulariser les travailleurs sans-papiers exerçant dans les professions manquant de main d’œuvre . Toutefois, Edwige Diaz, députée du Rassemblement National en Gironde, qui a été l’invitée de 42mag.fr le mardi 8 août, remet en question cette approche. Elle déclare : « Je ne suis pas d’accord avec cette perception que les Français sont paresseux et n’aiment pas travailler. Elle ajoute : Si certains postes ne sont pas pourvus en France, c’est parce qu’il y a un déficit en terme de formation et aussi une question de salaire. «
Cette déclaration est certes véridique, mais elle ne donne qu’une vision partielle de la situation. La Dares, le service de recherche et de statistiques du ministère du Travail, a mis en place un document montrant les professions manquant de main d’œuvre l’an dernier. Selon ce rapport, il n’y a pas seulement deux, mais six facteurs qui expliquent les problèmes de recrutement.
L’importance des conditions de travail et de la stabilité de l’emploi
Parmi les facteurs énumérés, on trouve notamment : l’exigence des conditions de travail, telles que le port de lourdes charges ou travailler la nuit ; la précarité de l’emploi, c’est-à-dire un emploi temporaire de moins de six mois ou un emploi saisonnier ; le décalage géographique, c’est-à-dire la distance entre le lieu de travail et la résidence du candidat. Edwige Diaz a raison lorsque elle dit qu’il peut également y avoir un fossé entre la formation des candidats et celle requise par le poste. En outre, dans une autre étude publiée en 2021, la Dares parle de l’importance de la rémunération. Si elle est trop faible, le poste n’attire pas. Et d’après cette étude, dans un cas sur quatre, c’est l’absence d’attractivité qui est à l’origine des problèmes de recrutement.
Ces facteurs peuvent se cumuler et varient beaucoup en fonction des professions. Par exemple, toujours d’après la Dares, chez les plombiers-chauffagistes, c’est surtout le manque de formation qui pose problème. À l’inverse, chez les chaudronniers, ce sont surtout les conditions de travail contraignantes. Et pour les géomètres, c’est plutôt la distance géographique entre les candidats et les offres d’emplois qui fait obstacle.