La dirigeante de France Terre d’Asile, qui est aussi une ex-ministre, soutient l’idée que les femmes afghanes qui sont en danger face aux talibans doivent être accueillies en France pour leur permettre de soumettre une demande d’asile. Cinq femmes afghanes, qui avaient trouvé un abri temporaire au Pakistan, sont arrivées en France lundi dernier.
Najat Vallaud-Belkacem, présidente de l’organisation non-gouvernementale France Terre d’Asile, a insisté, lors d’une intervention sur 42mag.fr le 4 septembre, sur l’importance pour un pays comme la France d’être sensible à la situation des femmes afghanes. La France a accuilli lundi plusieurs femmes contraintes à l’exil par la menace talibane au Pakistan.
Cinq femmes afghanes, dont une accompagnée de ses trois enfants, ont atterri à l’aéroport de Roissy au nord de Paris lundi en début d’après-midi. Quatre d’entre elles ont fui le régime taliban en Afghanistan en 2021. Elles ont été largement soutenues par des activistes qui demandent à la France de créer un « corridor humanitaire féministe ».
La prise en charge légale
Vallaud-Belkacem insiste sur le fait que ces femmes ne doivent pas être ignorées. Elle aimerait la mise en place d’un programme visant à aider ces femmes à rejoindre la France de façon légale, tout en garantissant leur accueil dans le cadre de la demande d’asile. France Terre d’Asile appelle également à un assouplissement des critères d’obtention des visas et à un renforcement des services consulaires français au Pakistan.
Organisation du transit
La présidente de France Terre d’Asile évoque le processus pour ces femmes : elles seront hébergées dans un centre de transit géré par l’ONG en région parisienne. Elles seront ensuite enregistrées comme demandeuses d’asile et seront orientées vers des logements à plus long terme, pendant la durée d’examen de leur demande d’asile par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Elle espère que ces femmes obtiendront le statut de réfugiées.
Accueil rare des femmes afghanes en France
Le problème, selon la présidente de l’ONG, est que l’arrivée de ces femmes afghanes en France est symbolique et rare. Elle, avec France Terre d’Asile et diverses personnalités et journalistes, lutte pour la création d’un dispositif permanent et pour l’accueil de davantage de femmes afghanes en France.
Un parcours semé d’embûches
Vallaud-Belkacem souligne l’immense difficulté pour ces femmes à quitter l’Afghanistan, même lorsqu’elles atteignent des pays voisins tels que l’Iran ou le Pakistan. Les procédures probatoires auprès des services consulaires et la violence qu’elles subissent, parfois jusqu’à dormir dans la rue, compliquent le parcours de ces femmes.
Allusion tragique à la rentrée scolaire
L’ancienne ministre de l’Education Nationale rappelle opportunément, en ce jour de rentrée scolaire en France, que de nombreuses jeunes filles en Afghanistan ne peuvent plus aller à l’école ou à l’université. Face à la violence domestique accruë et aux mariages forcés précoces, Vallaud-Belkacem exhorte la France à ne pas rester indifférente et à mettre en place des moyens de protection pour ces femmes en situation de détresse.