Le parlementaire vert critique sévèrement le voyage en avion effectué le lundi 4 septembre par la Première ministre et le titulaire du portefeuille de l’Éducation nationale à destination de la Bretagne. Pendant ce temps, les proches d’Élisabeth Borne font référence à une « exception » pour expliquer leur démarche. Cependant, on ne trouve aucune directive précise au sein de l’exécutif concernant l’utilisation de l’aviation.
« Je regrette profondément cette occasion manquée de démontrer un engagement actif en faveur de l’environnement« , exprime ce mardi sur franceinfo Julien Bayou, député écologiste de Paris, faisant référence au dernier déplacement en avion d’Élisabeth Borne et de Gabriel Attal en Ille-et-Vilaine le lundi 4 septembre. Ils ont choisi de prendre un Falcon pour effectuer le trajet Paris-Rennes dans le but de participer à la rentrée scolaire dans une institution locale, alors qu’un voyage en train entre ces deux villes ne prendrait que 1h30.
Cet acte a suscité l’indignation de plusieurs figures politiques de gauche. Julien Bayou, évoque de son côté être « sincèrement déçu que le gouvernement ne fasse preuve d’aucune considération à cette cause. » Bien que « les préoccupations de sécurité » autour du déplacement de la Première ministre puissent être comprises, le député EELV estime que « le ministre de l’Éducation aurait très bien pu effectuer ce court trajet d’une heure et demi« . selon lui, il est essentiel que « le gouvernement serve d’exemple« , d’autant plus quand il rappelle à raison qu’ »on a investi des milliards d’euros pour mettre en place cette ligne à grande vitesse« .
« Alors qu’on attend du gouvernement une véritable démarche en faveur de la planification écologique, pour l’instant, ils se contentent surtout de faire des tableaux Excel. Parfois, on a l’impression que l’on fait porter à la population la responsabilité des problèmes environnementaux, comme l’accès à l’eau ou la gestion des températures, parce que le gouvernement n’assume pas ses propres décisions. »
Julien Bayouà franceinfo
Selon l’entourage de la Première ministre qui s’est exprimé auprès de franceinfo, Élisabeth Borne « tend généralement à choisir des modes de transports moins polluants pour ses déplacements. Mais cette fois-ci, elle avait une contrainte à Paris en début d’après-midi« . Ils soutiennent que « l’utilisation d’un autre moyen de transport pour l’aller-retour aurait été plus difficile à gérer« . « Nous privilégions toujours les moyens de transport émettant le moins de carbone possible, notamment la voiture ou le train lorsqu’ils garantissent la sécurité. Mais il nous arrive de faire des exceptions« , rajoute le même entourage.
Le choix de prendre l’avion crée des tensions au sein du gouvernement
Au sein de l’exécutif, la question divise, malgré la suppression des vols intérieurs de moins de 2h30 lorsqu’un trajet en train est possible. Le président utilise surtout le Falcon en raison non seulement d’un emploi du temps chargé, mais aussi pour des questions de sécurité. En ce qui concerne les autres membres du gouvernement, aucune directive claire n’a été donnée concernant l’utilisation du jet officiel.
Le sujet crée des dissensions au sein de l’exécutif. Alors que certains ne voient pas le problème, d’autres se privent de ces trajets, plus polluants, en raison de l’urgence climatique. C’est le cas du ministre des Transports, Clément Beaune, qui a dû faire face à des critiques pour ses positions contre l’utilisation des jets. Face à ces attentes grandissantes en matière d’écologie, le gouvernement dévoilera à la mi-septembre son plan d’action pour la planification écologique, après plusieurs reports. Ce plan incitera tous les acteurs, y compris au niveau des ministères, à faire des efforts.