Perpignan- L’île de Jean-Charles, sur la côte de la Louisiane aux États-Unis, est en passe de disparaître d’ici deux générations à cause du changement climatique et de l’extraction pétrolière. Depuis les années 1950, près de 98 % de l’île a été engloutie par les eaux salées du golfe du Mexique – un phénomène documenté par la photographe française Sandra Mehl.
« Ce qui m’a énormément touché, c’est non seulement de témoigner des effets du réchauffement climatique, mais aussi de montrer ce qui est en train de disparaître et de préserver la mémoire de ce qui était », a déclaré Mehl à 42mag.fr, qui photographie son naufrage depuis 2016.
« D’autant que sur cette île il y avait une communauté d’Indiens francophones avec une culture extrêmement unique et riche. »
Ces Indiens ont été les premiers réfugiés climatiques officiels aux États-Unis.
Sur l’île de Jean-Charles, à 130 kilomètres au sud de la Nouvelle-Orléans, les ouragans sont devenus de plus en plus fréquents. Le changement climatique a détruit la totalité ou la plupart des habitations des habitants, ainsi que les infrastructures telles que les routes, les écoles et les casernes de pompiers.
« Cela crée une sorte de paresse et en même temps, il y a beaucoup de courage », dit Mehl.
Les habitants ont dû quitter la zone et ont été relocalisés à 70 kilomètres au nord, à Gray, qui se trouve sur des terres plus élevées.
Certains d’entre eux n’étaient pas éligibles à la réinstallation tandis que d’autres préféraient ne pas quitter l’île.
« Ils sont les premiers réfugiés climatiques officiels dans le sens où c’est la première fois qu’une communauté entière est relocalisée sur des terres plus durables et que ce programme est soutenu par le gouvernement fédéral américain », explique Mehl.
► Visa pour l’Image se déroule à Perpignan du 2 au 17 septembre 2023. Il sera également exposé à La Villette à Paris du 16 au 30 septembre.