L’ex-président de la République a saisi l’occasion d’un repas partagé mardi avec une quinzaine de parlementaires du parti Les Républicains pour marquer son éloignement avec Emmanuel Macron. Il en a aussi profité pour critiquer quelques-uns de ses associés politiques.
Un repas consommé sur deux heures, composé principalement de viande rouge et de légumes – que l’ancien premier magistrat de la France ne mange pas, préférant s’adonner au dessert framboisé – et beaucoup de discussions politiques. C’est ainsi que l’on pourrait résumer le déjeuner du mardi 19 septembre qui a rassemblé, dans les locaux de la Questure à l’Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy et seize parlementaires du parti Les Républicains, conviés par le représentant de l’Indre, Nicolas Forissier. L’un des invités, à moitié fatigué, à moitié amusé, a commenté : « C’était le one-man-show de Sarko ! »
Très communicatif, l’ex-leader de la droite a exposé ses idées sur diverses questions comme l’économie, l’Europe, l’Afrique et le conflit ukrainien. Cependant, c’est avant tout sa perception d’Emmanuel Macron et la tactique des Républicains par rapport au président qui a suscité l’attention des convives. « Macron, c’est terminé. Il est le seul Français qui ne pourra pas se présenter à la prochaine élection présidentielle. Vous devriez adopter une approche plus robuste et le pousser à mener une politique de droite, ce qui n’est pas dans sa nature », a expliqué Nicolas Sarkozy, dont les relations avec l’actuel chef de l’Etat se sont récemment refroidies.
Le motif de ce désaccord est le refus d’Emmanuel Macron de s’unir à LR dans le cadre d’une coalition gouvernementale, une idée proposée par Nicolas Sarkozy depuis la dernière campagne présidentielle. « Il a choisi de mener seul, il n’a pas souhaité écouter nos conseils. Alors, Macron, c’est Macron. Et la droite, c’est la droite », a-t-il décidé. L’ancien Président vient de publier son nouveau livre de souvenirs, « Le Temps des Batailles”.
« Wauquiez se pense invincible »
Par ailleurs, conforme à sa réputation, Nicolas Sarkozy a saisi cette occasion pour faire des remarques désobligeantes à certains des « amis » de son camp. Si, d’après lui, le chef du parti Eric Ciotti devrait être le candidat principal aux élections européennes – « Il doit participer, afin que les gens puissent identifier la droite républicaine ! » –, c’est à son ancien ministre Laurent Wauquiez qu’il a réservé une critique plus acerbe.
Préparant actuellement sa candidature à la présidentielle de 2027, loin de la lumière des médias, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est convaincu de ses chances. « Il pense qu’il est le meilleur. C’est vrai qu’il est très doué, mais à force de garder le silence, personne ne s’en rend compte ! Il doit arrêter cette stratégie sans sens », a cinglé Nicolas Sarkozy, selon ce qu’en a raconté l’un des invités.