Le parlementaire du Rassemblement national, qui avait vivement critiqué ce membre éminent de la majorité en le qualifiant grossièrement de « racaille » vendredi dernier, a admis ce lundi qu’il avait fait un choix maladroit de mots.
Confrontation verbale entre députés en Moselle
Laurent Jacobelli, député du Rassemblement National (RN) en Moselle, a lancé des insultes à l’encontre de son homologue Belkhir Belhaddad, membre du parti Renaissance, le vendredi 13 octobre dernier. Cet incident a été capturé dans une vidéo mise à disposition sur le site web du Républicain Lorrain. Dans un chuchotement à peine audible, le député RN profère à l’égard de son adversaire politique: « Garde ton calme, compris ? Je vais semer la zizanie chez toi ».
Plus tard, il ajoute : « Comment va Madame Leduc ? Et le Hamas, il se porte bien ? ». Par ces mots, il fait allusion à Charlotte Leduc, députée de Moselle affiliée à La France insoumise, que le RN critique pour sa supposée indulgence envers le groupe islamiste palestinien – une accusation que les membres de La France insoumise réfutent en rappelant leur condamnation des violences.
« Ne m’intimide pas ! »
En réaction aux attaques verbales de Laurent Jacobelli, Belkhir Belhaddad réplique par un vif « Ne m’intimide pas ! », avant de se voir traiter de « racaille » par son adversaire. Répondant aux provocations, le député de la majorité déclare : « Je ne suis pas une vermine. Tu insultes tous les citoyens de ma circonscription ». À quoi le député RN riposte : « Toi, tu les insultes en faisant des hommages avec madame Leduc qui soutient le Hamas ».
Faisant suite à ces propos jugés « inadmissibles » par le député RN, des révélations faites en parallèle d’une visite d’Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, à Hayange ont émergé. Belkhir Belhaddad a annoncé dans un communiqué son intention de déposer plainte « dans les jours à venir ». Il a aussi déclaré à l’AFP : « C’est à ça qu’on reconnaît le vrai visage du RN. Dès qu’on les met en difficulté sur le fond, sur le terrain, dans la réalité des gens, ils perdent les pédales et leur vrai visage apparait. Les masques tombent ».
« J’ai manqué de tact »
Pour sa défense, Laurent Jacobelli admet avoir eu un choix de mots maladroit, mais nie tout sous-entendu, lors de ses déclarations à l’Agence France-Presse. « Je ne vois pas en quelle phrase, quel mot pourrait laisser penser que je percevais mon interlocuteur autrement que comme un député au comportement répréhensible », déclare-t-il tout en affirmant que « le député Belhaddad est régulièrement désagréable envers le RN ».
Les commentaires déplacés de Laurent Jacobelli ont suscité une vague de réactions. « L’attitude digne de Belkhir Belhaddad face à cette conduite méprisable honore l’écharpe tricolore qu’il porte. Je lui adresse mon amitié et mon soutien, en mon nom et au nom de notre Assemblée », a déclaré sur X la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet.
Sylvain Maillard, le président du groupe Renaissance, a également condamné auprès de l’AFP l’attitude de Laurent Jacobelli : « Les insultes et les intimidations à l’encontre de Belkhir Belhaddad (…) de la part d’un député du Rassemblement national sont inacceptables ».