Durant les discussions autour de la réforme qui ont eu lieu à la fin de l’année passée, la direction et la majorité avaient formulé des reproches à l’encontre du COR et de son dirigeant, auxquels on reprochait de minimiser l’importance des éventuels déficits futurs.
Remaniement au sommet du Conseil d’orientation des retraites (COR)
Il y a du mouvement au sein du Conseil d’orientation des retraites (COR). Le gouvernement a fait le choix d’évincer son actuel président, Pierre-Louis Bras, une décision faisant suite aux désaccords passés autour de la polémique réforme des retraites. Pierre-Louis Bras a confirmé à l’AFP mercredi 25 octobre : « J’ai été informé par Matignon de ma prochaine mise à l’écart lors du futur conseil des ministres », corroborant ainsi une information révélée par le journal Le Monde.
Le COR, ainsi que son président, ont été critiqués avec acuité lors du débat sur la réforme des retraites au printemps dernier. On leur reprochait une certaine minimisation des déficits à venir. Les services du Premier ministre rappellent que « Pierre-Louis Bras était aux commandes du COR depuis neuf ans. » Cela souligne implicitement la nécessité d’un renouvellement à la tête de cette institution. De sources proches à l’AFP, il ne s’agirait pas d’une « sanction » particulière, mais plutôt « d’un mouvement logique ». Après l’adoption de la réforme des retraites et le lancement du dernier rapport annuel en juin 2023, le moment semblait opportun pour renouveler l’équipe, ajoute-t-on.
Un passage devant l’Assemblée qui a froissé le gouvernement
Le COR est une entité qui relie 41 membres. Il s’agit d’un organisme de concertation et d’expertise, placé sous la coupe de Matignon tout en conservant son indépendance. Son président est désigné en conseil des ministres.
Pierre-Louis Bras s’est retrouvé dans le collimateur du gouvernement et de la majorité lors d’une audition à l’Assemblée nationale en janvier 2023. À cette occasion, il avait affirmé : « les dépenses liées aux retraites ne sont pas en dérive ». Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir. Elisabeth Borne, la Première ministre avait rétorqué : « il y a une foule de postulats dans le rapport du COR », ajoutant que « cela peut entacher la clarté de ses conclusions ».