Un parti conservateur en difficulté se rassemble dimanche à Manchester. Les Tories vivent une période délicate, qui se manifeste notamment par une chute dans les sondages en prévision des futures élections.
Le Parti Conservateur britannique, au pouvoir, est confronté à la gestion d’une nation en proie à la crise, tout en se préparant à des élections où les perspectives semblent peu favorables. C’est dans ce cadre que le congrès annuel du parti conservateur se tient à Manchester, ce dimanche 1er octobre.
Les prochaines élections générales, prévues pour l’année suivante, s’annoncent difficiles selon les enquêtes d’opinion menées depuis plusieurs mois. Les Conservatives ne recueilleraient que 27% des voix, bien loin derrière leur adversaire travailliste qui engrange 45%. Un écart significatif, d’autant plus lorsque l’on se rappelle la victoire écrasante des conservateurs en 2019 avec une majorité de 80 sièges à la Chambre des communes. Mais depuis, il y a eu le Covid, le Brexit, le conflit en Ukraine… et une inflation galopante, ainsi que les coûts de l’énergie qui flambent, érodant le pouvoir d’achat des Britanniques.
Le renoncement de plusieurs élus
À cela s’ajoutent les déboires de Boris Johnson, le chaos généré par Liz Truss, les promesses non remplies concernant le Brexit et la lutte contre l’immigration illégale. En seulement quatre ans, l’impressionnante ascension du parti semble s’essouffler.
Les conservateurs dirigent le pays depuis 13 ans et semblent plus proches que jamais d’une défaite électorale. D’ailleurs, plusieurs députés de la majorité actuelle ont déjà déclaré qu’ils ne se représenteraient pas. Certains ont même déjà renoncé à leur siège, comme c’est le cas pour Boris Johnson.
Miser sur l’immigration et l’économie pour persuader
Le Premier ministre, Rishi Sunak, tente de mobiliser à nouveau ses troupes. Pour ce faire, il mise sur les valeurs traditionnelles du parti et tente de séduire les électeurs avec des thèmes de campagne populaires au sein des Tories, tels que la lutte contre l’immigration illégale et les small boats, ces petites embarcations qui traversent la Manche.
C’est la ministre de l’Intérieur, Suella Braverman, qui a relancé ce sujet. Depuis les États-Unis, elle a critiqué le système international de protection des réfugiés, le jugeant désuet. Pour elle, s’identifier comme une femme ou homosexuel(e) suffit pour demander l’asile, et ce, trop facilement selon ses propos. Sous le soutien de Rishi Sunak, Suella Braverman évoque la possibilité de se soustraire de la juridiction de la Cour européenne des droits de l’homme pour instaurer une politique plus stricte en matière d’immigration.
Autorisation de nouvelles exploitations en mer du Nord
L’autre thème de prédilection des conservateurs peut se résumer par : « La cause environnementale compte, mais une économie robuste, c’est mieux« . Ils ont ainsi refusé d’imposer les véhicules les plus polluants dans le Grand Londres. De plus, plus d’une centaine de nouvelles licences d’exploitation pétrolière et gazière ont été délivrées en mer du Nord. L’interdiction de vendre de nouvelles voitures à essence et diesel a été repoussée de cinq ans et l’échéance pour la réduction du nombre de chaudières à gaz reportée à 2035.
Avec ces engagements, ils espèrent plaire aux électeurs conservateurs, pour tenter de remonter la pente dans les sondages.