Le chef du groupe Les Républicains au Sénat réitère fermement son opposition à toute concession en ce qui concerne la légalisation des immigrants clandestins exerçant des professions en demande.
« Les Français sont à bout face à la désorganisation migratoire », a déclaré Bruno Retailleau, invité de l’émission 8h30 franceinfo, le mardi 31 octobre. En tant que président du groupe des Républicains au Sénat, il a confirmé son opposition totale à l’article 3 du projet de loi sur l’immigration, qui vise à régulariser les migrants sans papiers travaillant dans les secteurs d’activité en manque de main-d’œuvre. Cet article est une véritable ligne de démarcation pour les Républicains alors que le projet de loi sur l’immigration est en passe de passer devant le Sénat le 6 novembre prochain.
Projet de loi immigration : la Première ministre nie envisager de supprimer l’article 3, qui prévoit la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers en tension
Le sénateur de la Vendée a martelé que la situation est arrivée à saturation. Comment pouvons-nous contrôler l’immigration si nous facilitons l’entrée illégale sur notre territoire, a-t-il argumenté. Pour lui, l’article 3 serait comme envoyer un message au monde entier, les incitant à traverser illégalement nos frontières, sans crainte car ils pourraient trouver un emploi et obtenir une régularisation.. Il pense que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a besoin de ce symbole pour satisfaire son aile gauche. « Il se montre ferme, tout en essayant de paraître humaniste, en d’autres termes laxiste », a déclaré M. Retailleau. Pour lui, il s’agit là d’un laxisme, tout simplement pour plaire à l’aile gauche de la macronie.
« Expulser davantage et régulariser moins »
Le leader des sénateurs LR adopte une position de plus en plus dure face à l’exécutif, suite à l’assassinat à Arras (Pas-de-Calais) de l’enseignant français Dominique Bernard par un jeune homme russe fiché S pour radicalisation islamiste. Après cette attaque, Gérald Darmanin a présenté son projet de loi comme un moyen « d’expulser tous ceux qui, même arrivés à l’âge de 2-3 ans, sont étrangers et doivent repartir dans leur pays d’origine parce qu’ils représentent un danger potentiel ». Bruno Retailleau a réfuté ce point de vue, promettant d' »éliminer toutes les exceptions » qui limitent les expulsions, car selon lui, ces exceptions mettent en péril les Français ainsi que la règle elle-même. Il s’est engagé à présenter un amendement qui établira une règle d’expulsion sans exceptions si la personne représente une menace grave. Bruno Retailleau s’est également engagé à « supprimer les exceptions » pour « expulser plus et régulariser moins ».
Bruno Retailleau défend toujours l’idée d’un référendum
Dans le même temps, les principales figures de la droite évoquent de plus en plus la possibilité d’une motion de censure, à l’instar du président de LR, le député Eric Ciotti, qui a déclaré dans le JDD que si « le gouvernement force le passage, notamment en insistant sur son article 3 qui régularise les clandestins, LR n’hésitera pas à déposer une motion de censure ». Bruno Retailleau a soutenu cette démarche, tout en prônant également un référendum sur la question. « Je pense que la question de l’immigration est une préoccupation majeure pour les Français et c’est précisément pour cette raison que je souhaite depuis longtemps la tenue d’un référendum sur l’immigration », a-t-il affirmé.