Il semblerait que Jean-Luc Mélenchon fait les frais de ses décisions dans le regard du public, suite à son refus d’étiqueter le Hamas comme une organisation terroriste. C’est un signe avant-coureur pour le leader de la France Insoumise, au moment où l’image du Rassemblement National est en train de se banaliser.
Selon les résultats récents d’un sondage de l’Ifop concernant l’élection présidentielle de 2027, Jean-Luc Mélenchon est crédité de 14 à 15% d’intentions de vote. Une chute significative par rapport à ses performances lors du premier tour de 2022 où il avait reçu 22% des voix. La baisse de sa popularité semble être la conséquence de ses récentes controverses et de son attitude vis-à-vis de l’exactitude des faits et de la vérité. Suite à une explosion dans un hôpital à Gaza, Mélenchon a rapidement accusé Israël de crime de guerre sur la base de la propagande du Hamas, et bien que des investigations ultérieures semblent inocenter l’État juif, il n’a jamais rétracté ses accusations.
2027 paraît encore loin, cependant, ce sondage s’inscrit dans une tendance observée précédemment. Une enquête Ipsos avant l’attaque du Hamas révélait que la majorité des Français percevaient La France insoumise comme une menace pour la démocratie, le plaçant devant le Rassemblement national.
Comprendre la dynamique politique
Plus l’image de La France insoumise se ternit, plus celle du Rassemblement national semble se bonifier. Jean-Luc Mélenchon, qui se démarque aujourd’hui comme une figures de l’anti-establishment, est accusé de manquer de compassion envers les victimes du Hamas, contrairement à Marine Le Pen qui joue la carte de la défense de la communauté juive, en dépit de son passé ambigu. À l’instar de Jean-Marie Le Pen dans les années 1990, Mélenchon est accusé de complaisance envers l’antisémitisme, selon Jérôme Fourquet, expert en sondages. Plus Marine Le Pen progresse, plus Jean-Luc Mélenchon décline.
Une tactique mûrement réfléchie
Pour atteindre son but, à savoir le second tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon base sa stratégie sur son socle électoral, se rapprochant en particulier des jeunes des banlieues et des musulmans. Cela pourrait donner l’impression qu’il cherche à satisfaire une seule catégorie d’électeurs, prenant le risque de négliger la majorité des Français et d’être rejeté par une partie d’entre eux. Néanmoins, il semble penser pouvoir toujours convaincre les abstentionnistes grâce à ses discours. Si Mélenchon parvenait à accéder au second tour face à Marine Le Pen, la question serait de savoir vers qui les Français se tourneraient. Il semblerait que les rôles aient été inversés.