Lundi, la proposition de loi relative à l’immigration sera de nouveau à l’ordre du jour du Sénat. Les Républicains, qui se positionnent avec rigueur sur le sujet, comptent maintenir leur position. Cependant, il existe au sein du parti conservateur des voix qui souhaiteraient que d’autres thèmes soient inscrits à l’ordre du jour.
« Je suis au bout du rouleau avec ce texte! » C’est l’explosion d’un membre de l’équipe des Républicains. Le texte sur l’immigration est dans les discussions depuis 14 mois et il a hâte de passer à autre chose. Pour lui, c’est un piège, un thème qui accapare l’attention de son parti alors qu’il y a bien d’autres sujets à traiter par Les Républicains.
La preuve, pour leur journée de niche parlementaire prévue dans un mois, le 7 décembre, les députés de droite souhaitent soumettre différents textes au vote sur la santé, le logement, les transports parmi d’autres. « Nous souhaitons aborder les difficultés du quotidien des Français. Il est indispensable de toucher du doigt des problèmes concrets après le thème de l’immigration qui peut sembler plus énigmatique », précise un planificateur.
Ne pas se focaliser uniquement sur le régalien
Dans la sphère de la santé par exemple, les députés LR envisagent de mettre sur la table des mesures pour combattre les déserts médicaux : briser véritablement le numerus clausus en fournissant les ressources nécessaires aux universités pour former deux fois plus de médecins, permettre aux milliers d’étudiants partis suivre des études de médecine en Belgique ou en Roumanie de s’intégrer à nouveau au cursus français à partir de la 5ème année, ou encore régionaliser les formations pour que les infirmiers par exemple, puissent poursuivre leur formation et leur stage à proximité de leur domicile. En somme, ouvrir les « vannes de la formation », comme le précise Yannick Neuder, le porteur du texte.
Une autre proposition de loi envisage de réduire le coût du billet des trains régionaux, en abaissant la TVA de 10% à 5,5. Cette proposition est portée par Antoine Vermorel qui coordonne un groupe d’élus consacré à l’écologie. Analyse d’un parlementaire : « Si la droite veut reprendre le pouvoir, elle ne doit pas uniquement se concentrer sur le régalien, mais prendre en compte l’ensemble des sujets ».