Pour la première fois dans l'histoire des Jeux Olympiques, le breakdance – le style de danse hip-hop né à New York dans les années 1970 – occupera le devant de la scène aux Jeux Olympiques de Paris cet été. A cette occasion, le musée Carnavalet propose des spectacles et des ateliers de breakdance.
Le musée Carnavalet est dédié à l'histoire de Paris, de la préhistoire à nos jours. Situé dans le quartier central du Marais, c'est l'un des musées les plus visités de la capitale française.
« Le breakdance fait complètement partie de cette histoire parisienne, ou du moins de l'histoire du Grand Paris projet et sa banlieue », Maxime Boulegroun-Ruyssen, maître d'œuvre au musée Carnavalet, a déclaré à 42mag.fr.
« Nous voulions montrer comment le breakdance pouvait être introduit au musée dans le cadre de cet événement un peu exceptionnel qu'est les Jeux Olympiques », explique-t-elle.
Dans le cadre de « l'Olympiade culturelle », le musée propose des ateliers de breakdance à destination des groupes scolaires et de ceux qui n'ont pas ou peu d'expérience culturelle.
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👉 Les collections permanentes sont gratuites et en accès libre.https://t.co/ZozqA4lGPD pic.twitter.com/Yh8lT4V4fK—Musée Carnavalet (@museecarnavalet) 1er mars 2024
Danser dans un musée
Quentin – connu sous le nom de Qujo Amphbian – est breakdancer professionnel depuis 10 ans et membre de la compagnie de danse Relief.
Plus tôt ce mois-ci, il a organisé un atelier à Carnavalet devant un public qui ne viendrait normalement pas au musée, et encore moins s'intéresserait au breakdance.
« J'ai essayé d'expliquer la culture hip-hop aux participants… quels sont les mouvements et le groove », a-t-il déclaré.
« Et ils ont réalisé que briser n'est pas seulement tordre son corps… « briser » son corps. C'est aussi un groove, une attitude et un mode de vie. »
Inès, participante de l'association Aurore – une association qui vient en aide aux personnes en situation précaire ou souffrant d'exclusion – a été surprise de voir un atelier de danse se dérouler dans un musée : « J'ai l'habitude de le faire dans une salle de sport, mais dans un musée… c'est nouveau et original. »
Pour Quentin, c'était aussi un défi : « Dans le hip-hop, nous sommes habitués à (danser) dans les rues, à danser dans différents lieux et à être interpellés par l'environnement.
« J'ai fait certaines parties de ma performance dans les escaliers… être entouré d'œuvres d'art m'a inspiré. C'est un endroit magnifique et c'était un vrai plaisir de danser dans ce musée. »
Le breakdance aux Jeux olympiques
Quant à l’inscription du breakdance aux Jeux olympiques de Paris, les avis sont partagés sur la question de savoir s’il doit être inclus en tant que sport.
Connue sous le nom de « breaking », la compétition comportera deux épreuves, une pour les hommes et une pour les femmes, où 16 B-Boys et 16 B-Girls s'affronteront dans des batailles solos spectaculaires.
« C'est vraiment bien pour notre art, notre culture. Cela va amener des élèves dans nos cours », explique Quentin.
« En même temps, c'est un peu difficile parce que ça va résonner avec une image du breakdance comme un sport. Je pense que c'est de l'art avant tout… J'espère qu'on ne perdra pas notre âme ».
Durant les Jeux olympiques d'été, des battles de breakdance auront lieu les 9 et 10 août place de la Concorde au centre de Paris.