Des chercheurs du CNRS ont analysé la présence de traces de drogues dans les eaux usées de plusieurs villes de France.
Résultats : Lille serait la capitale européenne de la consommation de cocaïne et de cannabis. Les Montpelliérains auraient quant à eux un fort penchant pour l’ecstasy.
Dans une étude publiée début septembre, des chercheurs d’un laboratoire CNRS de l’université Paris-Sud ont analysé des échantillons d’eaux usés provenant de 25 communes françaises de 10.000 à plus de 100.000 habitants, à la recherche de traces de drogues. Le but initial : mesurer le taux de contamination des eaux par ces substances et son impact environnemental.
De fait, après consommation, des traces de drogues persistent après leur évacuation du corps et ces résidus atterrissent dans les égouts. Et selon l’étude, les Français habitant les villes étudiées consomment en moyenne beaucoup de drogues. Une donnée fondamentale quand il s’agit d’adapter les méthodes de retraitement des eaux usées contaminées.
Cartographique de la consommation de drogues en France
Mais il s’avère qu’en marge de l’impact environnemental, l’étude scientifique a également permis de mesurer le niveau de consommation de drogues propre à chaque ville. Et, in fine, il en ressort une cartographie des habitudes des Français en matière de substances illicites.
Lille, championne d’Europe de la consommation de cocaïne
Premier enseignement, Lille serait championne du rail de coke : en effet, selon l’analyse, la consommation moyenne de cocaïne dans la métropole nordique s’élève à 1409 mg par jour et pour 1000 habitants. Un chiffre de consommation qui reste évidemment théorique, puisqu’il se base sur le taux de résidus rejetés. C’est en tout cas 10 fois plus que la moyenne nationale (130 mg/l/jour/1000 habitants) établie dans la même étude. Et ce chiffre constitue aussi un record d’Europe. À noter que Paris, Avignon et Montpellier tirent leur épingle du jeu lorsqu’il s’agit de « sniffer » avec une consommation de cocaïne atteignant 500 mg/l/jour/1000 habitants.
Consommation de cannabis cinq fois plus forte qu’à Lille qu’à Amsterdam
Autre information, rapportée par le site Docbuzz qui reprend les détails de l’étude, l’agglomération lilloise s’imposerait aussi comme un champion européen de la consommation de cannabis avec un taux 5 fois plus important qu’à… Amsterdam (selon une étude publiée en 2012). Un comble quand on sait que la consommation y est légale, contrairement à la France… Dans le détail, les Lillois en fumeraient 999 mg/jour/1000 habitants. Lille est suivie de près par Avignon, où la consommation de « shit » atteint aussi des sommets. L’étude démontre également que la consommation moyenne de cannabis en France dépasse celle des Pays-Bas.
L’ecstasy cinq fois plus consommé à Montpellier que dans le reste de la France
Autre ville à se démarquer en France : Montpellier. Dans cette grande ville étudiante, c’est l’ecstasy qui est plébiscitée ; la concentration de traces de cette drogue atteint des sommets avec des taux cinq fois supérieurs à la moyenne française. À noter d’ailleurs que selon l’étude, cette drogue, dite récréative, est principalement consommée dans le Sud de la France. Enfin, dernier enseignement de cette étude : d’une manière générale et pour tous les types de drogues, la consommation a tendance à augmenter sensiblement le week-end.
A Lille, en tout cas, les résultats de l’étude font l’effet d’une bombe. Et, selon France Info, Martine Aubry a vivement réagi. Dans un communiqué publié après la diffusion sur France 3 d’un sujet sur l’étude, la maire de la métropole du Nord juge « scandaleux d’affirmer que les Lillois sont devenus les plus gros consommateurs de drogues en Europe ! »