Le terme « blockbuster français » est parfaitement adapté pour décrire la série de films « Largo Winch », qui après deux films mis en scène par Jérôme Salle, est maintenant entre les mains d’Olivier Masset-Depasse. Connu jusqu’à présent pour ses réalisations plus modestes, ce dernier réussit brillamment sa transition vers des productions de grande envergure.
Treize ans séparent Largo Winch II de Largo Winch : Le prix de l’argent. C’est que Tomer Sisley, qui incarne le célèbre personnage, ne souhaitait pas être trop associé à ce héros de roman puis de bande dessinée créé par Jean Van Hamme. Un dilemme similaire à celui rencontré par Sean Connery avec son rôle iconique de James Bond.
La sortie de ce troisième volet est une agréable surprise, tombant à point nommé pour l’été, servant ainsi de refuge aux spectateurs fuyant la canicule. Largo Winch : Le prix de l’argent est à l’affiche depuis le mercredi 31 juillet 2024.
Une franchise rentable
À la tête du septième plus grand empire économique de la planète, Largo Winch devient la cible d’une organisation criminelle internationale qui souhaite l’éliminer. Leur dernier stratagème : kidnapper son fils adolescent, Noom, et l’impliquer dans l’assassinat de son propre associé. Accusé à tort, Largo doit alors parcourir le monde pour prouver son innocence et retrouver son fils, tout en confrontant un passé douloureux qui refait surface.
Largo Winch incarne parfaitement le héros des années 1980, bien qu’il ait été créé en 1977. D’abord publié en six romans, il s’est ensuite imposé en bande dessinée en 1990 grâce au dessinateur Philippe Francq. Bien que ses débuts littéraires aient été modestes, le succès est au rendez-vous pour la version BD qui s’est vendue à 11 millions d’exemplaires dans le monde entier. Le succès s’est aussi étendu au cinéma, avec plus de trois millions d’entrées en 2008 pour le premier film, et plus d’un million pour le second en 2011. Ce troisième opus mérite indubitablement d’être vu.
Telle père, tel fils
Le thriller économique ou financier a eu son heure de gloire avec le film Wall Street réalisé par Oliver Stone en 1987, engendrant une série de films remarquables tels que Margin Call (J.C. Chandor, 2012) et Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese, 2013). Le scénario de Largo Winch semblait naturellement adapté pour le cinéma, d’autant plus que son créateur, Jean Van Hamme, vient de cet univers professionnel : comme on dit, telle père, tel fils. L’idée était de faire passer l’espionnage étatique à la James Bond à un espionnage industriel, et le pari est réussi.
Ce concept est renouvelé dans Largo Winch : Le prix de l’argent, où le héros millionaire traverse l’Amérique du Sud jusqu’à Bangkok, subissant les conséquences de son succès dans le monde des affaires après l’enlèvement de son fils. Le film maintient le suspense sur les origines de cette vengeance suffisamment longtemps pour tenir le spectateur en haleine, parvenant même à relancer l’intrigue après cette révélation. En respectant les codes du genre, ce troisième volet coche toutes les cases nécessaires pour un bon film d’action, tout en évitant les clichés habituels. En termes d’argent, le prix du billet de cinéma est clairement justifié.
La fiche
Genre : Action
Réalisateur : Olivier Masset-Depasse
Acteurs : Tomer Sisley, James Franco, Clotilde Hesme, Elise Tilloloy, Denis O’Hare, Koen De Bouw
Pays : Belgique/France
Durée : 1h40
Sortie : 31 juillet 2024
Distributeur : Pan Distribution
Synopsis : Depuis l’enlèvement brutal de son fils Noom, Largo Winch est la cible d’un complot visant à anéantir lui et le groupe W. Pour rétablir la vérité et sauver son fils, Largo part en quête à travers le monde. Des forêts canadiennes à Bangkok, jusqu’aux mines de la Birmanie, il devra affronter les démons de son passé.