Paris ne disposerait que de suffisamment de nourriture et d’eau pour tenir entre cinq et sept jours, selon un nouveau rapport sur la capacité de la ville à survivre en cas d’urgence.
En collaboration avec la police, la mairie de Paris a lancé une enquête il y a deux ans pour déterminer combien de temps les 2,1 millions d’habitants de la capitale pourraient rester privés de fournitures vitales.
Dans une étude publiée cette semaine, les experts en urbanisme de l’Atelier Parisien d’Urbanisme (Apur) estiment que la ville pourrait durer au maximum une semaine, soit un peu plus longtemps que prévu.
« La rupture d’approvisionnement avait été identifiée comme un risque majeur, mais les autorités ne disposaient pas de données fiables sur la résilience alimentaire », a déclaré Pénélope Komites, adjointe au maire chargée de la résilience, à l’AFP après la publication de l’analyse de l’Apur mardi.
« Nous parlions d’une autonomie de trois jours sans savoir d’où vient ce chiffre. Savoir qu’elle se situe entre cinq et sept jours est un peu plus rassurant », a-t-elle déclaré.
Magasins d’alimentation d’urgence
L’Apur estime qu’avec une moyenne de 1,45 kg de nourriture consommée par personne et par jour, il faudrait 3 090 tonnes de nourriture pour nourrir les 2 146 000 Parisiens et assurer 6,5 millions de repas par jour.
Son enquête a d’abord examiné où les aliments sont stockés en temps normal. Les chercheurs ont identifié trois lieux principaux : les placards des ménages (contenant entre 36 heures et cinq jours de réserves en moyenne), les commerces et restauration collective (deux jours de réserves) et les entrepôts logistiques alimentaires (deux jours également).
L’étude suggère d’établir des espaces de stockage en sous-sol autour de la ville. Les terrains et les dépôts tels que les entrepôts, les parkings et les centres d’exposition devraient également être désignés pour stocker davantage de denrées alimentaires, indique le texte.
L’étude souligne également un autre problème important : 95 pour cent des denrées alimentaires arrivent à Paris par camion. Il suggère d’accroître l’utilisation du fleuve et des chemins de fer pour acheminer des fournitures en cas d’urgence.
Le rapport ajoute : « L’objectif de ces mesures est d’assurer la sécurité de l’approvisionnement alimentaire, notamment pour les populations résidentes, en cas de crise ponctuelle perturbant ou ralentissant la chaîne d’approvisionnement ».
Comment la France prépare des moyens de renverser la situation en matière de gaspillage alimentaire
Objectif de cent jours
Les autorités municipales étudient également la faisabilité de créer un deuxième marché de gros de produits alimentaires dans le nord de la ville, pour compléter l’immense marché de Rungis situé à sa périphérie sud-est.
En 2022, les chefs de ville de Paris ont publié un plan d’action pour faire face à une série de problèmes susceptibles d’être confrontés au cours de la décennie à venir, notamment « les divisions sociales, économiques, territoriales et culturelles, les tensions géopolitiques, le dérèglement climatique (et) la diminution des ressources naturelles ».
« Face aux défis du XXIe siècle, Paris démontre sa résilience », affirme la stratégie. « La résilience, c’est mettre en place des solutions pour mieux anticiper et surmonter les crises qui pourraient survenir. »
Dans le cadre de cet objectif, ils souhaitent que la population de la capitale puisse tenir 100 jours en cas d’urgence.
La France pourrait atteindre ses objectifs climatiques si la consommation de viande était « réduite de moitié »