Les stéréotypes néfastes sur l’Afrique véhiculés dans les médias mondiaux coûtent au continent des milliards chaque année et façonnent des perceptions préjudiciables, préviennent les militants. Un rapport récent a exploré l’impact économique des récits médiatiques biaisés, les liant à des opportunités d’investissement perdues et à des coûts d’emprunt plus élevés pour les pays africains.
« Les récits négatifs sur l’Afrique ont de réelles conséquences sur la vie et l’avenir des gens », a déclaré Abimbola Ogundairo, responsable de la campagne de l’ONG Africa No Filter, qui a produit le rapport et œuvre pour promouvoir une narration équilibrée sur le continent.
Les dernières recherches de l’organisation révèlent que ces préjugés coûtent aux économies africaines 4,2 milliards de dollars par an en opportunités d’investissement perdues.
L’étude révèle que les représentations persistantes de la pauvreté, des conflits et de la corruption ont des conséquences considérables, allant de la dissuasion des investissements à l’augmentation des coûts d’emprunt pour les pays africains.
Les histoires de réussite, d’innovation et de résilience ont été négligées.
Les investisseurs dissuadés
À l’aide d’études de cas et d’analyses de données, le rapport examine la manière dont les récits médiatiques influencent les investissements, en particulier en période électorale. Il a comparé les pays africains à leurs pairs du monde entier et quantifié les coûts des fausses déclarations.
Le rapport quantifie également la corrélation entre la couverture médiatique biaisée et les rendements des obligations souveraines – un indicateur financier essentiel.
L’étude révèle que même les pays dotés d’institutions démocratiques fortes sont souvent perçus sous l’angle de l’instabilité et de la corruption, renforçant ainsi les stéréotypes négatifs et éclipsant les progrès.
Le podcast Spotlight on Africa explore cette question, avec des entretiens avec Ogundairo, originaire du Nigéria, et avec le célèbre cinéaste Abderrahmane Sissako, originaire de Mauritanie.
Tous deux soulignent la nécessité que les voix africaines prennent le contrôle du récit du continent.
Épisode mixé par Vincent Pora.
Pleins feux sur l’Afrique est un podcast de Radio France Internationale.