Le parlementaire du MoDem, Nicolas Turquois, impliqué dans un débat houleux jeudi soir à l’Assemblée nationale avec des membres du Nouveau Front populaire, a exprimé ses regrets ce vendredi. L’instance dirigeante de l’Assemblée se penchera sur son cas.
Un incident notable a éclaté en pleine séance au sein de l’Assemblée nationale. Le député Nicolas Turquois, représentant du MoDem de la Vienne, a exprimé sa colère envers des membres du Nouveau Front populaire, lors de la soirée du jeudi 28 novembre. L’événement a suivi des débats animés autour de la proposition d’annulation de la réforme des retraites. Voici un aperçu détaillé de cet incident peu fréquent survenu dans l’hémicycle, selon le reportage de Franceinfo.
Un premier accrochage avec un député socialiste
Jeudi soir, l’atmosphère a progressivement atteint un point critique pendant que les députés débattaient des modifications proposées par les membres de la majorité présidentielle et ceux de droite, en réponse à une initiative parlementaire des élus insoumis visant à annuler la réforme des retraites. Aux environs de 22 heures, une confrontation éclate entre Nicolas Turquois, élu du MoDem, et Mickaël Bouloux, député socialiste, au sujet des supposées « pressions » subies en raison de son opposition à cette abrogation.
Nicolas Turquois a déclaré sur BFMTV avoir « interpellé » son collègue socialiste concernant une liste « largement diffusée via les réseaux LFI », répertoriant les noms des parlementaires identifiés. En effet, La France insoumise avait publié une liste des députés de droite et de la majorité présidentielle qui avaient fait obstruction au projet d’abrogation en déposant un millier d’amendements.
Selon Nicolas Turquois, l’identification sur cette liste a entraîné des menaces et des insultes dirigées contre sa famille. Il s’est tourné vers le député socialiste Mickaël Bouloux, en raison de connexions personnelles avec ses proches, pour lui demander son avis sur les tactiques employées par les parlementaires LFI. Cette confrontation a mené à une suspension temporaire de la séance.
Un deuxième affrontement avec un député insoumis
Lors de la pause de la séance, Nicolas Turquois a également eu une altercation avec Antoine Léaument, un député de La France insoumise. Les images filmées par les députés montrent un attroupement de collègues au centre de l’hémicycle, où les huissiers de l’Assemblée se sont interposés pour calmer la situation autour du perchoir. On voit Nicolas Turquois quitter puis revenir sur les lieux de la dispute vers Antoine Léaument, avant l’intervention du président du groupe MoDem, Marc Fesneau, accompagné des huissiers, incitant Turquois à finalement quitter l’hémicycle.
Après le retour à l’ordre, Antoine Léaument a pris la parole et s’est adressé au groupe MoDem : « Votre collègue m’a menacé. Heureusement que Monsieur Fesneau a intervenu pour maîtriser votre collègue et que les huissiers étaient présents, car sans eux, je crains qu’un coup aurait pu être échangé. »
De son côté, Nicolas Turquois a témoigné sur BFMTV que « telle n’était pas mon intention, je ne voulais pas lui donner un coup. Il m’a insulté, alors je me suis rapproché de manière… énergique, disons, pour discuter. » Antoine Léaument a pour sa part nié toute insulte sur 42mag.fr, affirmant n’avoir dit à Nicolas Turquois que « de quitter les lieux ». Il a souligné : « Il est venu vers moi, je lui ai demandé de sortir, il m’a accusé d’être responsable des menaces reçues sur les réseaux sociaux. Je ne comprends pas pourquoi, je n’ai pas tweeté à propos de lui avant cet incident. Je lui ai seulement rappelé : ‘À cause de votre réforme, les gens risquent de travailler deux ans de plus’, et je pense que c’est ce constat qui l’a fait littéralement exploser. »
Excuses de Nicolas Turquois
Le vendredi suivant, Nicolas Turquois a présenté ses excuses par un communiqué. « Ce comportement et la mise à mal de mes proches ne sont pas acceptables démocratiquement,” a commenté le député, signalant sa disponibilité pour le bureau de l’Assemblée nationale.
Le député MoDem a reconnu sur BFMTV avoir « perdu son sang-froid » et dit « regretter » cette altercation, qualifiant certains collègues de « charognards ». Vendredi matin, sur France Bleu Poitou, il a affirmé que « c’est difficile à gérer d’être mentionné ainsi, mais encore plus lorsque votre famille le vit aussi mal… »
De son côté, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a exprimé une condamnation ferme des événements. Elle rappelle que « les invectives et les altercations ne doivent pas être tolérées au sein de l’hémicycle et déplore ce triste spectacle qu’ont pu observer les Français. » Elle a annoncé une réunion prochaine avec les membres du bureau de l’Assemblée pour examiner plus en détail la situation de Nicolas Turquois.