Les fermetures d’usines en France devraient affecter « des milliers d’emplois » dans les semaines et les mois à venir, a prévenu samedi le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, quelques jours après que deux des plus grands employeurs du pays ont annoncé des licenciements dans un contexte de récession croissante dans l’industrie manufacturière française.
« Il y a un certain nombre de secteurs dans une situation préoccupante », a déclaré samedi Ferracci à la radio France Inter, citant les industries chimique, automobile et métallurgique.
Ces difficultés sont dues notamment à « une concurrence internationale très forte… qui n’est pas toujours très équitable car fortement subventionnée en Chine et aux Etats-Unis ».
Les commentaires de Ferracci interviennent quelques jours seulement après que Michelin et Auchan – deux des plus grands employeurs français – aient annoncé des licenciements, suscitant des inquiétudes quant à une éventuelle hausse du chômage après des années d’amélioration.
Les fermetures de sites industriels affecteront des milliers d’emplois, a reconnu le ministre, soulignant que le gouvernement « se battait » pour tenter de trouver des repreneurs privés et, le cas échéant, « accompagner au mieux les salariés et la redynamisation des sites ».
Mardi, le pneumatique français Michelin, fondé il y a 135 ans, a annoncé la fermeture de ses sites de Cholet et de Vannes, dans l’ouest de la France, d’ici début 2026, entraînant la suppression de 1 254 emplois. Il évoque des coûts élevés et une concurrence asiatique bon marché.
« Nous avons évalué nos options mais n’avons trouvé aucune alternative à (la fermeture) de ces deux sites », a déclaré Florent Menegaux, président de Michelin. Le Monde quotidien, ajoutant : « La seule constante chez Michelin, c’est qu’il est toujours en mouvement. »
Le groupe pneumatique français Michelin va suspendre ses activités en Russie
Grève
La décision de Michelin a indigné les syndicats français. La CGT, une ligne dure, a appelé tous les travailleurs de Michelin à se mettre en grève, tandis que la CFDT, plus modérée, a exhorté la direction et le gouvernement à reconsidérer les fermetures et à rechercher des alternatives.
S’exprimant mardi à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier a déclaré qu’il regrettait la décision de Michelin et que les travailleurs concernés devaient être aidés par tous les moyens disponibles.
« Le secteur automobile se trouve dans une situation difficile et pas seulement dans notre pays », a déclaré M. Barnier, ajoutant que l’Europe doit protéger son industrie automobile contre la concurrence étrangère « déloyale » avec une action plus forte et moins de « naïveté ».
Ferracci a appelé à un « plan d’urgence » européen pour sauver le secteur, affirmant qu’il travaillerait à la formulation de propositions politiques – comme un bonus écologique à l’échelle du continent ou un prêt commun pour financer les investissements – au niveau européen dans les semaines à venir.
L’annonce de Michelin intervient quelques semaines seulement après que les syndicats du plus grand constructeur automobile européen Volkswagen ont mis en garde contre des fermetures d’usines prévues.
(avec fils de presse)