Les procureurs français ont requis des peines de prison allant jusqu’à 20 ans pour 51 hommes accusés d’avoir participé au trafic de drogue et au viol répétés de Gisèle Pelicot sur une décennie. Le procès, connu sous le nom d’affaire du viol de Mazan, a choqué la nation et a attiré l’attention du monde entier en tant que symbole de la lutte contre les violences sexuelles.
La peine la plus lourde demandée concerne Dominique Pelicot, l’ancien mari de Gisèle, qui, selon les procureurs, a orchestré les attaques en lui donnant des sédatifs avec des tranquillisants et en invitant des inconnus rencontrés en ligne à l’agresser.
Les peines vont de quatre ans pour l’accusé le moins impliqué à 20 ans, reflétant la gravité du rôle de chaque accusé dans les crimes.
« Par votre verdict, vous montrerez que le viol ordinaire n’existe pas. Que le viol accidentel ou involontaire n’existe pas », a déclaré Laure Chabaud, l’une des deux procureures de la République près le tribunal correctionnel du Vaucluse.
« Vous délivrerez un message d’espoir aux victimes de violences sexuelles. Vous rendrez à Gisèle Pelicot une partie de son humanité volée. »
Des phrases difficiles
Les peines demandées sont nettement supérieures à la moyenne des affaires de viol en France, qui était de 11,1 ans en 2022, selon le ministère de la Justice. Les procureurs affirment que la gravité des crimes dans cette affaire exige des sanctions plus sévères.
L’accusation a présenté des demandes détaillées de détermination de la peine après 11 semaines d’audience.
La peine la plus légère, soit quatre ans, a été demandée pour Joseph C, âgé de 69 ans, accusé uniquement d’agression sexuelle. Les 49 accusés restants risquent des peines comprises entre 10 et 18 ans, un homme qui a attaqué Gisèle à six reprises parmi ceux qui encourent les peines les plus sévères.
Le procès charnière des années 1970 qui a réécrit la définition française du viol
Dominique Pelicot a reconnu ses actes tout au long du procès. « Je suis coupable de ce que j’ai fait… J’ai tout gâché, j’ai tout perdu. Je dois payer », a-t-il déclaré au début du procès.
Les procureurs ont décrit Pelicot comme le « cerveau » des abus, survenus au domicile du couple à Mazan, dans le sud de la France.
Un impact plus large
L’affaire a attiré l’attention internationale, Gisèle, aujourd’hui âgée de 71 ans, devenant un puissant symbole de résilience. Elle a refusé que les débats se déroulent à huis clos, un choix rare dans les affaires de violences sexuelles en France.
Elle est depuis saluée comme une icône dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
« Ce procès interpelle notre société », a déclaré Jean-François Mayet, l’un des procureurs. « Cela nous oblige à repenser les relations entre hommes et femmes, et à comprendre et respecter les émotions, les désirs et les besoins des autres.