Il est présumé que l’organisation n’a pas déclaré certains fonds, provenant en particulier du Qatar, pour un montant de 300 000 euros. La procureure du département de la Nièvre a indiqué à l’AFP que les opérations de perquisition ont donné des résultats « satisfaisants ».
Le mercredi 4 décembre, une « importante opération policière de perquisitions » a été réalisée à l’Institut européen des sciences humaines (IESH) situé dans la Nièvre, un établissement spécialisé dans la formation d’imams. Cette information a été confirmée par la procureure de Nevers à France Télévisions, en écho à une annonce de l’AFP. L’intervention s’est achevée en milieu de journée. La perquisition s’inscrit dans une enquête portant sur des soupçons de non-déclaration de fonds, notamment un montant de 300 000 euros soupçonné de provenir du Qatar, comme l’a révélé une source impliquée dans l’affaire à 42mag.fr, confirmant une nouvelle rapportée par le Figaro. Cette obligation de déclaration est en lien avec la loi contre le séparatisme adoptée en 2021.
Mobilisation policière massive
Une équipe d’une cinquantaine de policiers de l’Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) a conduit l’opération, accompagnée par des agents de la sous-direction de l’anti-terrorisme (Sdat) qui étaient sur place à titre d’observateurs. Les services locaux de la police judiciaire ont également été intégrés à l’opération. Pour garantir la sécurité de la mission, des forces de police supplémentaires ont été déployées, selon les déclarations de cette même source à 42mag.fr. Anne Lehaître, la procureure de Nevers, a choisi de ne pas commenter en détail l’état actuel de l’enquête à l’AFP, indiquant seulement qu’elle en était à ses débuts et qu’elle concernait des « infractions financières en lien avec le blanchiment d’argent ». Elle a néanmoins affirmé que « l’opération de perquisition a été fructueuse », sans fournir de détails supplémentaires.
Contexte et cadre historique de l’IESH
L’IESH a vu le jour grâce à l’initiative de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), désormais connue sous le nom de Musulmans de France, une organisation associée à la mouvance des Frères musulmans. Lors d’une rencontre avec l’AFP, le doyen de l’IESH, Larabi Becheri, avait admis en 2020 que l’institut avait été fondé en 1992 « basé sur une idée » des Musulmans de France, que l’Arabie saoudite décrit comme « terroristes ». Cependant, Larabi Becheri avait assuré qu’aucun membre de la confrérie des Frères musulmans ne faisait partie de l’établissement. Mercredi, il n’a pas donné suite aux sollicitations de l’AFP.