Le fondateur du Front national a été condamné à plusieurs reprises par la justice pour avoir affirmé que les chambres à gaz constituaient « un détail de l’histoire » de la Seconde Guerre mondiale.
Liliane, une nonagénaire de 90 ans, quitte le Mémorial de la Shoah à Paris un mardi 7 janvier, après avoir déposé des papiers ayant appartenu à son père. Elle se souvient douloureusement : « Toute ma famille a malheureusement été exterminée dans les fours crématoires en 1942, après avoir été déportée de Pithiviers », partage-t-elle. En apprenant la disparition de Jean-Marie Le Pen, elle ne ressent aucune tristesse : « Il aurait dû mourir depuis longtemps, excusez-moi. »
Jean-Marie Le Pen, qui était le fondateur du Front national et une figure marquante de l’extrême droite en France, est décédé à l’âge de 96 ans. Il est resté célèbre non seulement pour sa carrière politique qui l’a vu devenir député, conseiller régional, puis président du Front national, mais aussi pour ses déclarations souvent controversées qui lui ont valu plusieurs condamnations.
« Le combat contre ses idées demeure »
Jean-Marie Le Pen s’est notamment illustré par ses paroles sur l’histoire de la Seconde guerre mondiale. En 1987, lors d’une interview, il avait déclaré : « Je ne dis pas que les chambres à gaz n’ont pas existé […], mais je crois que c’est un point de détail de l’histoire de la Seconde guerre mondiale. » Cette déclaration lui avait valu une condamnation pour la banalisation des crimes contre l’humanité. Et même aujourd’hui, ces propos sont encore très mal perçus, même à l’annonce de son décès. En 2019, Jean-Marie Le Pen avait confié ne ressentir « aucun regret » en fin de vie, mais exprimait qu’il avait « regretté la persécution dont j’ai été l’objet » lors d’un entretien à France Inter.
Les déclarations répétées du chef du Front national restent extrêmement choquantes pour Liliane : « C’était terrible d’entendre de telles paroles émanant de quelqu’un d’une telle position. »
« Les gens oublient et j’ai peur que ça revienne. »
Liliane,à 42mag.fr
Le Président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, exprime également la nécessité de poursuivre le combat contre de tels propos. Sur X, il rappelle que « Jean-Marie Le Pen est le premier à avoir apporté une légitimité politique à l’antisémitisme, au racisme et au négationnisme après la guerre. »
Il prévient que « Le combat contre ses idées reste d’actualité, même après sa disparition, » et souligne qu’elle « ne doit pas être le commencement de sa réhabilitation. »