Le Parti socialiste français, dont le gouvernement minoritaire de François Bayrou tente d’obtenir le soutien depuis des semaines, a menacé de soutenir un vote de censure contre le gouvernement plus tard cette semaine.
Les socialistes, qui ont voté contre les propositions budgétaires précédentes en décembre en collaboration avec les législateurs d’extrême droite et précipité ainsi la chute du gouvernement de Michel Barnier, ont fait des concessions sur la réforme des retraites de 2023 une condition de leur soutien.
Lors d’un discours au Parlement mardi, François Bayrou a ouvert la porte à une renégociation de la réforme contestée des retraites.
Bayrou s’est résolu à y revenir en annonçant un « conclave » de trois mois de renégociation « sans aucun tabou » sur l’âge de la retraite à 64 ans.
La réforme controversée des retraites de Macron prend place dans la loi française
Mais les socialistes lui demandent d’aller plus loin pour éviter la censure.
« C’est un acquis », a déclaré mardi au journal télévisé de TF1 Olivier Faure, le chef du Parti socialiste qui avait négocié avec le Premier ministre.
Mais « ce n’est pas suffisant », a-t-il ajouté, rejetant l’idée selon laquelle, en l’absence d’accord entre partenaires sociaux, la loi « controversée » de 2023 serait rétablie.
« Nous soutiendrons un vote de censure, à moins que nous obtenions une réponse claire à nos demandes », a-t-il déclaré.
« Ce que je demande au Premier ministre, c’est que, qu’il y ait ou non un accord, le Parlement sera saisi de la question des retraites sur la base des propositions faites par tous les partis… Nous censurerons, à moins d’obtenir une réponse claire sur ce problème. »
Un autre vote de censure ?
La déclaration de politique générale de Bayrou devait être scrutée par la plupart des dirigeants des partis français, en attendant de voir jusqu’où il serait prêt à faire des concessions sur cette réforme clé du second mandat du président Macron.
« L’impératif que nous donne le pays », a déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale, qui avait renversé son prédécesseur Michel Barnier au bout de trois mois seulement, « c’est de retrouver la stabilité ».
Le Premier ministre français va modifier la réforme des retraites pour obtenir le soutien de la gauche pour le budget 2025
Confronté à la tâche presque impossible de survivre et de faire adopter un budget pour l’année en cours, il s’est montré prudemment optimiste.
« Quand tout semble aller mal, nous sommes obligés de faire preuve de courage », a-t-il déclaré, sous les applaudissements du camp présidentiel, des applaudissements plus réservés de la droite et des quolibets d’une partie de la gauche.
La France Insoumise (LFI) a immédiatement déposé une motion de censure, qui sera débattue jeudi, mais il est peu probable que le Rassemblement national (RN) vote pour, ce qui diminue ses chances d’aboutir.
(Avec les fils de presse)