Selon Benjamin Morel, un spécialiste du droit constitutionnel, organiser un référendum dans la situation politique actuelle véhiculerait le message que le cœur du problème n’est pas lié au Parlement, mais plutôt à la présidence. Cela pourrait également soulever le débat concernant la nécessité d’une démission de la part du président.
« En cas de lancement d’une consultation référendaire alors que le pays traverse une crise profonde, est-ce que le président peut encore rester en fonction ? », s’interroge Benjamin Morel, spécialiste en droit public et enseignant à l’université Paris-Panthéon-Assas, le mercredi 8 janvier. Cette question a surgi après que dans son message de vœux adressé aux Français, Emmanuel Macron a reconnu les échecs liés à la dissolution et a ouvert la porte à l’organisation de référendums en 2025.
Un coup porté contre son propre camp
« L’idée que le problème actuel se situe plus à l’Élysée qu’au Parlement commence à se répandre dans l’opinion publique, déclare Benjamin Morel lors du Talk de 42mag.fr sur Twitch. Ce qui nous amène à un nouveau stade dans la crise politique actuelle, car la démission du président, même si elle n’est pas assurée, devient de plus en plus un objectif pour les oppositions. De ce fait, je pense sincèrement que si la stratégie que le président a adoptée visait à se repositionner au cœur de la scène politique, elle représente également un risque pour son propre camp. »