Le créateur du Front National, décédé ce mardi à 96 ans, avait été évincé du parti en 2015 suite à des propos antisémites supplémentaires.
Cinq jours après le décès de son père, survenu à l’âge de 96 ans, Marine Le Pen prend la parole. La dirigeante des députés du Rassemblement national à l’Assemblée nationale a confié dans une entrevue accordée au Journal du Dimanche le 12 janvier qu’elle était habitée par un sentiment de culpabilité concernant l’exclusion de son père, Jean-Marie Le Pen, du Front national, devenu depuis le Rassemblement national. Elle a déclaré : « Je ne pourrai jamais me pardonner d’avoir pris cette décision, car je suis consciente de la douleur immense que cela lui a infligée », relevant ainsi la complexité de leur relation lorsqu’elle a pris la tête de la formation d’extrême droite en 2011.
L’Exclusion de Jean-Marie Le Pen en 2015
En 2015, après avoir fait de nouveaux commentaires antisémites, Jean-Marie Le Pen a été exclu du parti par Marine Le Pen, alors à sa présidence. Cette décision, selon elle, reste l’une des plus ardues qu’elle ait eu à prendre. « Cette décision a été l’une des plus difficiles de ma vie. Tout au long de mon existence, je me demanderai toujours : ‘Aurais-je pu agir autrement?' », partage-t-elle, illustrant le dilemme personnel qu’elle a traversé.
Les Polémiques de Jean-Marie Le Pen
Au sujet des nombreuses controverses entourant Jean-Marie Le Pen, notamment son affirmation controversée sur la Shoah qu’il qualifiait de « détail » de l’Histoire, Marine Le Pen considère qu’il est « un peu injuste de ne le juger qu’à travers ces polémiques ». Elle souligne que « sur 80 ans d’activité politique, sauf si vous êtes une figure politique sans incidence comme certains socialistes ou sarkozystes, il est inévitable de susciter des controverses ». Cependant, elle déplore que son père ait persisté dans de telles provocations, ajoutant : « Le problème, c’est qu’il persistait ».