William Thay, expert en politiques publiques, souligne qu’Olivier Faure soumet à nouveau son mandat à l’évaluation cette année.
« Le Parti Socialiste se trouve dans une situation complexe, car Olivier Faure remet son mandat en jeu cette année lors d’un congrès national, et c’est cette échéance qui a motivé son changement d’orientation », explique le politologue spécialiste en politiques publiques, William Thay, ce mercredi 29 janvier.
« Bien qu’il ait initialement prôné une alliance avec la gauche, Olivier Faure a progressivement orienté ses efforts vers le centre pour se rapprocher de François Bayrou », observe William Thay. « Ce virage survient parce que c’est une ligne principalement soutenue par François Hollande, qui est son principal adversaire au congrès. Par conséquent, il doit donner des garanties à l’aile droite du PS s’il souhaite conserver sa position », poursuit l’analyste.
« La fronde d’une partie de la nouvelle génération socialiste »
Des tensions considérables existent au sein de la gauche, particulièrement entre le PS et La France Insoumise, exacerbées par les discussions avec François Bayrou. Au sein du Parti Socialiste lui-même, des divergences émergent, notamment avec les jeunes militants, qui souhaitent maintenir une proximité avec le Nouveau Front Populaire. L’utilisation du terme « submersion migratoire » par le Premier ministre intensifie les désaccords, selon William Thay : « Une partie de la jeune génération du PS, qui avait été encouragée par Olivier Faure, exprime sa dissidence.
« Ces jeunes militants souhaitent un retour aux fondamentaux de gauche. »
William Thay, politologueà 42mag.fr
« Il devient complexe de justifier un rapprochement avec François Bayrou, surtout lorsque celui-ci semble donner des gages au Rassemblement National en reprenant ses formulations », poursuit William Thay, « sachant qu’une grande partie du PS a été élue grâce à un front républicain ».
Chez La France Insoumise, le signal est sans appel : les socialistes qui ne soutiennent pas la motion de censure s’excluront du Nouveau Front Populaire, ce qui entraînera la présentation de candidats LFI face à eux en cas d’élections législatives anticipées. Selon le politologue, l’avenir du PS dépend en partie d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron en juillet. « Il y a un danger que les députés socialistes perdent leurs sièges, car peu d’entre eux ont été élus sans le soutien de LFI. Et cela rappelle pourquoi Olivier Faure était disposé à un accord de non-censure; avec Boris Vallaud, ils avaient négocié avec le président qu’une nouvelle dissolution serait évitée si un tel accord était établi. Sans dissolution, il n’y a pas d’élection, ce qui réduit la pression exercée par LFI ».