Selon la députée européenne affiliée à La France insoumise, la cessation d’activité des entreprises Arkema et Vencorex constitue un obstacle majeur à notre objectif de parvenir à une indépendance sur les plans industriel et technologique.
Dans une lettre envoyée au Premier ministre ainsi qu’au ministre de la Défense et à celui de l’Industrie, que 42mag.fr a pu consulter, Manon Aubry, présidente du groupe de la Gauche au Parlement européen, interpelle l’exécutif sur la potentielle fermeture des usines d’Arkema et de Vencorex en Isère, dans un contexte de tensions internationales croissantes.
Elle appelle le gouvernement à prendre « des mesures urgentes pour assurer la continuité des activités industrielles sur ces sites, sans perte d’emploi ni de revenu ». Mercredi, lors d’une visite chez Vencorex, menacée depuis plusieurs mois de liquidation, Jean-Luc Mélenchon a critiqué les « incohérences » ainsi que « le mépris envers les citoyens » du gouvernement, tout en pointant du doigt son « discours trompeur sur la souveraineté ».
Manon Aubry souligne que « l’outil de dissuasion nucléaire n’a probablement jamais été aussi crucial pour préserver notre indépendance et notre souveraineté ». Elle insiste sur le fait que « il est indispensable d’assurer notre indépendance dans la chaîne de production pour tous les composants du dispositif nucléaire militaire français ».
Le site de Jarrie : un élément clé pour notre dissuasion nucléaire
La députée européenne de La France insoumise met en avant que « l’usine d’Arkema à Jarrie est la seule en France à avoir reçu l’agrément d’ArianeGroup pour fabriquer du perchlorate de sodium », ce dernier étant un composant critique pour les missiles balistiques M151. Elle rappelle que « malgré les promesses de 2017 dans la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale », « le gouvernement français n’a pas soutenu le site de Jarrie, essentiel pour le bon fonctionnement de notre dissuasion nucléaire balistique ».
Manon Aubry déplore que « la fermeture d’Arkema et Vencorex porte atteinte directement à notre objectif d’autonomie industrielle et technologique. Cette menace sur nos sources d’approvisionnement stratégiques limite notre autonomie dans la défense de nos intérêts », peut-on lire dans sa lettre.
Pour finir, elle souligne avec insistance que « notre capacité à défendre nos besoins fondamentaux ne devrait pas dépendre de pays extérieurs » et souligne que « l’Allemagne, envisageable comme fournisseur de sel en remplacement de Vencorex, a déjà montré sa non-fiabilité en termes de coopération industrielle militaire ».