Tous les principaux syndicats soutiennent l’action de la semaine prochaine qui intervient après que plus de 750 000 personnes ont rejoint les manifestations du 7 février
Les syndicats français et les principales personnalités politiques appellent à une quatrième journée de manifestations ce samedi (11 février), mais cela ne devrait pas inclure de véritable action de grève.
Les syndicats ont également annoncé une cinquième journée de grève pour les travailleurs du secteur public le jeudi 16 février. Les huit principaux syndicats français ont déclaré qu’ils la soutiendraient.
L’appel intervient après des manifestations et des grèves à l’échelle nationale le 7 février avec 757 000 participants selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, bien que l’un des principaux syndicats français, la CGT, affirme que le chiffre était plus proche de deux millions.
C’est moins que les 1,2 million signalés par le ministère de l’Intérieur comme ayant participé aux manifestations du 31 janvier.
Les protestations portent sur le nouveau projet de loi du gouvernement sur la réforme des retraites, qui augmentera de manière controversée l’âge minimum de la retraite de 62 à 64 ans.
L’action de samedi, cependant, ne sera pas qualifiée de «grève», car personne ne baissera les outils ou ne sortira de son lieu de travail.
Les principaux travailleurs du secteur public, y compris ceux de la SNCF, ont confirmé qu’ils ne feraient pas grève.
Au lieu de cela, c’est une journée nationale de manifestations – protestations et manifestations – afin que la population française au sens large puisse montrer son opposition aux réformes proposées.
Pourquoi la manifestation a-t-elle lieu samedi ?
Des manifestations ont lieu le samedi au lieu d’un jour de semaine pour permettre aux personnes qui ne peuvent généralement pas participer à une grève en semaine d’y assister.
Cela signifie notamment que les travailleurs du secteur privé qui n’appartiennent pas à un syndicat peuvent y adhérer.
Organiser des manifestations le samedi est une mesure peu orthodoxe car les grèves sont généralement menées pendant la semaine, car la majorité des travailleurs du secteur public travaillent pendant cette période.
Les syndicats espèrent cependant que les manifestations de samedi réuniront plus de participants que les trois premières journées d’action, qui se déroulaient en semaine, et obligeront le gouvernement à reconsidérer ses réformes.
Le leader de l’alliance de gauche du Parlement français, Jean-Luc Mélenchon, affirme que la manifestation pourra démontrer l’opposition plus large qui existe, en dehors de la simple opposition syndicale.
« Les Français qui ne veulent pas de cette réforme des retraites doivent être dans la rue [on Saturday] » il a dit.
Un sondage réalisé pour RTL le 6 février* montre que 65% des personnes interrogées s’opposent aux réformes et 72% soutiennent la contestation et la grève dans l’opposition.
Vacances scolaires non concernées
La décision de ne pas faire grève est également prise en tenant compte des projets de vacances en famille, dont beaucoup commenceront le week-end.
Les vacances des écoliers de la zone B (villes dont Aix-Marseille, Lille, Nice, Strasbourg entre autres) commencent le lundi 11 février, et de nombreuses familles voyageront le week-end avant la première date de vacances.
Les dirigeants syndicaux ne veulent pas contrarier les familles en vacances en ce moment, craignant que cela ne réduise le soutien public, qui les favorise actuellement.
Cependant, les travailleurs saisonniers des stations de ski, tels que les secouristes / préposés à la sécurité des pistes, se sont joints à l’action de protestation, de sorte qu’il peut encore y avoir des perturbations pour les vacanciers, selon le moment où la prochaine grève en semaine est déclenchée.
Accord intersyndical
Les manifestations actuelles ont vu un large accord entre tous les principaux syndicats français, qui ne sont pas toujours d’accord.
La CGT ne tolère généralement pas l’action du week-end, car elle n’aime pas appeler à des grèves en dehors de la semaine de travail typique des membres. Cette fois cependant, ils ont soutenu l’action de samedi.
Ce geste de la CGT intervient après que la CFDT, un autre syndicat français normalement considéré comme moins radical, ait soutenu la grève des cheminots de la CGT les 7 et 8 février, bien que le 8 février n’ait pas été qualifié de « journée de grève » intersyndicale officielle.
Les manifestations de samedi montreront « qu’il y a un vrai mécontentement et une vraie mobilisation » contre le gouvernement, a déclaré Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT.
Le gouvernement toujours solide
Le projet de loi de réforme, qui a commencé à être débattu par les députés cette semaine, est considéré comme vital par le gouvernement, qui prétend qu’il empêchera la dette nationale de monter en flèche.
Cette dette est en partie causée par le nombre croissant de personnes vivant plus longtemps, ce qui entraîne des dépenses de retraite plus élevées pour les gouvernements successifs en France.
Le président Macron croit toujours que le gouvernement adoptera la réforme malgré les protestations.
Il a apporté au ministre du Travail Olivier Dussopt son « soutien total » le 8 février, après que le projet de loi ait fait face à une vague de questions et de résistances dans le débat parlementaire en cours.
La Première ministre Élisabeth Borne a annoncé cette semaine que certaines modifications avaient été apportées au projet de loi de réforme, principalement pour les travailleurs qui commencent à prendre leur retraite plus tôt, dans le but d’obtenir le soutien des députés d’autres partis afin qu’il puisse être adopté.
* Sondage Harris Interactive réalisé en ligne du 3 au 6 février auprès de 1 018 Français de plus de 18 ans.