Le président Macron est catégorique sur le fait que les réformes sont nécessaires et doivent avancer alors qu’il s’exprimait à la veille de nouvelles grèves et de protestations contre les réformes controversées
Le président français Emmanuel Macron a donné aujourd’hui (22 mars) sa première interview depuis que les réformes controversées des retraites – qui incluent le relèvement de l’âge minimum de la retraite de 62 à 64 ans – ont été adoptées par le Parlement sans que les députés ne votent dessus.
Voici un résumé de ce qu’a dit M. Macron.
Qu’advient-il des réformes des retraites maintenant?
Le gouvernement a utilisé l’article 49.3 pour faire passer les réformes au parlementsuscitant la colère des partis d’opposition et dans la rue.
L’utilisation du 49.3 a entraîné la programmation de deux votes de défiance envers la Première ministre Élisabeth Borne et son gouvernement.
Si les députés avaient soutenu l’un ou l’autre, cela aurait probablement vu le gouvernement tomber, obligeant M. Macron à nommer un nouveau Premier ministre ou même à convoquer de nouvelles élections.
En fin de compte, aucun des deux n’a réussi, ce qui signifie que les réformes des retraites sont passées à l’étape suivante.
On a demandé à M. Macron dans son interview à TF1 si les changements deviendraient loi le 1er septembre, comme prévu.
Il a déclaré qu’ils suivaient leur « voie démocratique » en étant contrôlés par la plus haute cour constitutionnelle de France, le Conseil constitutionnel.
M. Macron a indiqué qu’après que le tribunal se soit prononcé, elles deviendraient probablement loi « d’ici la fin de l’année ».
Élisabeth Borne restera-t-elle Premier ministre de la France ?
L’utilisation du 49.3 avait suscité des critiques à l’encontre de Mme Borne, seule deuxième femme à occuper le poste de Premier ministre en France.
M. Macron a profité de l’interview pour lui confirmer son soutien.
Mme Borne, a-t-il dit, avait toujours sa confiance et il l’a félicitée d’avoir pris la responsabilité, avec son gouvernement, des réformes.
Se référant à l’utilisation du 49.3, M. Macron a déclaré que Mme Borne avait, en effet, mis au défi le Parlement de présenter une alternative au gouvernement. [pension] réformes.
« Mais il n’y avait pas de majorité pour cela », a déclaré M. Macron, un clin d’œil aux votes de défiance ratés.
« Nous ne pouvons accepter ni les factieux ni les factions »
M. Macron a salué la légitimité des personnes qui étaient dans la rue pour s’opposer aux réformes.
Il dit respecter les syndicats et les contestations mais que « quand des groupes usent d’une extrême violence pour s’en prendre à des élus de la République (…) sans règles, parce qu’ils ne sont pas contents, alors ils n’agissent plus dans l’esprit des Français ». République ».
« Nous ne pouvons accepter ni les factieux ni les factions. Nous ne tolérerons aucun débordement » face à « des groupes qui usent de la violence », a-t-il déclaré, à la veille de la neuvième journée de mobilisation jeudi (23 mars).
« C’est une nécessité, pas un luxe »
Une grande partie de l’interview a vu M. Macron réitérer pourquoi les réformes étaient nécessaires.
« Cela me fait-il plaisir de faire cette réforme ? Non », a-t-il dit, soulignant que la France avait l’un des âges minimums de départ à la retraite les plus bas d’Europe et que le nombre de retraités français devait grossir de trois millions (de 17 à 20 millions) d’ici la fin de la décennie.
« Cette réforme n’est pas un luxe, c’est une nécessité », a déclaré M. Macron. « Je me suis engagé à le faire par sens des responsabilités. »
Il a déclaré que ceux qui s’opposent aux changements feraient essentiellement pression pour un déficit budgétaire. Il a affirmé que les syndicats n’avaient proposé aucun compromis.
Plus tard, il a également déclaré que les Français s’étaient habitués à dépenser plus et à produire moins.
« C’est un mensonge, ça ne marche pas », a-t-il ajouté.
Attaque contre certaines entreprises
Le président a également évoqué l’introduction d’une « charge de contribution exceptionnelle » sur les grandes entreprises en réponse à la « colère » constatée dans la population.
Il a déclaré qu’il accélérerait les démarches en ce sens pendant son mandat et qu’il demanderait à son gouvernement de travailler pour imposer cela en particulier aux entreprises qui avaient enregistré des bénéfices records depuis la guerre en Ukraine.
Il a dénoncé le cynisme des entreprises disant qu’elles doivent répartir davantage les profits en faveur des travailleurs. Cependant, plus de détails sur la façon dont cela fonctionnerait n’ont pas été donnés.
Voir aussi: Une vidéo semble montrer un policier frappant un manifestant en France
Avez-vous des regrets, Monsieur Macron ?
Vers la fin de l’entretien, on a demandé au président français s’il regrettait la réforme des retraites.
Il a admis que son seul scrupule était de ne pas avoir réussi à convaincre suffisamment de gens que les changements étaient nécessaires.
« C’est très difficile », a-t-il dit, faisant référence aux réformes. « Nous demandons un effort aux gens. »
Vous pouvez voir l’interview complète dans la vidéo ci-dessous.
Entretien à 13h. pic.twitter.com/AtOcivFMo7
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 22 mars 2023
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