Le cannabis a suscité de nombreuses polémiques ces derniers mois. En janvier 2023, le CESE (Conseil Économique Social et Environnemental) a relancé le débat concernant la démocratisation de ce stupéfiant. Est-il déjà autorisé à la consommation et à la vente en France ? Quels sont les enjeux ?
De la répression à la légalisation du cannabis : pourquoi ?
C’est cette question qui monte à l’esprit face à ce sujet. La raison est toute simple. La politique de répression du cannabis a connu un échec cuisant. En effet, la France est réputée pour être l’un des pays les plus stricts en matière de stupéfiants. Le système de prohibition en place est très rigide. Pourtant, plus de 40 % des adolescents et des adultes français ont consommé cette substance, ne serait-ce qu’une fois.
Des produits dérivés du cannabis ont été démocratisés. C’est pourquoi, par exemple, la Vente de CBD est autorisée. Cela n’a tout de même pas empêché la population de s’adonner à la consommation du cannabis. D’autres facteurs comme le faible montant de l’amende pour l’usage de drogues et le banditisme grandissant dans les bas-quartiers ont également accentué le phénomène.
Qui pourra désormais acheter ou vendre le cannabis ?
Même si le projet de loi n’a pas encore été voté à l’Assemblée nationale, certains de ses aspects ne font l’ombre d’aucun doute. Lorsque la vente de cette substance sera autorisée, le marché sera totalement régulé. Tous les commerçants devront avoir des points de vente reconnus par l’État.
Pour ce qui concerne les consommateurs, uniquement les adultes (+18 ans) seront autorisés à en acheter. Aucun mineur ne pourra acheter le cannabis ou ses dérivés pour un usage récréatif. Il sera également interdit aux femmes enceintes, aux nourrices et aux personnes atteintes de maladies cardiaques.
Quelles mesures pour accompagner l’éventuelle légalisation du produit ?
Comme supra expliquée, la légalisation du cannabis n’a pas pour but d’en faire la promotion ou d’inciter à sa consommation. Bien au contraire, cette démarche s’inscrit dans une politique d’encadrement du produit.
Entre autres actions pour soutenir le projet, notons la sensibilisation des jeunes et des adolescents sur les dangers du cannabis. Aussi, la culture et la détention de cette drogue à usage personnel ne feront plus l’objet de sanction pénale. De plus, le dépistage de la police sera moins rigoureux.
À quoi faut-il s’attendre suite à la légalisation du cannabis ?
Si la légalisation tient ses promesses, la consommation du cannabis illicite baisserait d’un cran. Les maladies liées à la substance et l’insécurité diminueraient aussi, par ricochet. Cependant, selon un rapport de l’ONU, c’est l’effet contraire qui est observé dans la majorité des pays qui ont autorisé la vente du produit. Les pathologies dues au cannabis y ont augmenté de façon exponentielle et bon nombre d’accidents de circulation trouvent leurs causes dans la consommation de la substance.
En résumé, les intentions qui sous-tendent le projet de loi portant sur la législation encadrée du cannabis sont bonnes. Néanmoins, les enjeux sont très grands et l’expérience des juridictions ayant fait ce choix donne sujet à réfléchir. Quoi qu’il en soit, des mécanismes et des dispositifs doivent être mis en place pour réguler le marché du cannabis.