Dans son discours annuel aux ambassadeurs de France lundi, le président Emmanuel Macron a déclaré que l’Union européenne devra peut-être adopter un processus décisionnel « à plusieurs vitesses » si elle veut progresser sur des « sujets essentiels » alors qu’elle envisage d’intégrer l’Ukraine, la Moldavie et d’autres dans le bloc.
Macron a déclaré devant un auditoire d’ambassadeurs français réunis à Paris que l’UE devrait « accepter davantage d’intégration » pour les membres qui y sont favorables, tandis que d’autres pourraient progresser à un rythme plus lent.
« Je suis bien placé pour dire qu’il est assez difficile de progresser sur des sujets essentiels entre les 27 membres de l’UE », a-t-il déclaré, ajoutant que cela ne serait pas plus facile à 32 ou 35 membres.
Le président français n’a pas précisé comment fonctionnerait cette Europe à plusieurs vitesses, mais a déclaré qu’une refonte était nécessaire pour que le bloc conserve son attractivité.
« Le risque est de penser que nous pouvons nous élargir sans réforme. »
Stratégie diplomatique
La conférence annuelle des ambassadeurs, qui se tient à Paris pendant trois jours, est un rendez-vous important de la diplomatie française au cours duquel le président, le premier ministre et le ministre de l’Europe peuvent définir des orientations claires pour la diplomatie française pour l’année à venir.
162 ambassadeurs et 15 représentants permanents de la France auprès des organisations internationales partagent leurs expériences.
En tête de l’ordre du jour figurent la guerre en Ukraine, le coup d’État au Niger (et une éventuelle intervention militaire du bloc ouest-africain de la Cedeao), la guerre au Soudan et le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
« Notre ordre international est remis en question », a déclaré Macron, appelant à un renforcement des efforts diplomatiques français.
« La guerre est revenue sur le sol européen, le sentiment anti-français est répandu, alimenté par l’anticolonialisme ou par un anticolonialisme perçu selon lequel deux poids, deux mesures sont utilisés. »
Pour éviter un affaiblissement de l’Occident – et de l’Europe en particulier – la France doit consolider ses stratégies diplomatiques, a ajouté Macron.
« Nous devons être clairs, sans être excessivement pessimistes », a-t-il déclaré, citant la montée de « nouvelles formes de protectionnisme » et de pouvoirs antidémocratiques.
Face aux défis mondiaux, notamment les défis en matière de sécurité, le changement climatique et les cybermenaces, Macron a déclaré que les efforts diplomatiques devaient rester simples.
« Nous devons protéger nos intérêts. Nous devons également défendre nos principes et nos valeurs, qui sont universelles.»