On continue le tournage jusque fin août dans la tour d’Assas localisée à Montpellier. Deux cinéastes en herbe ont l’intention de narrer, avant sa destruction, l’existence de cet endroit emblématique du quartier populaire et isolé de la Mosson.
Projet de tournage en cours à la tour d’Assas en vue de sa destruction
La tour d’Assas, monstre architectural du quartier de la Mosson à Montpellier, s’apprête à disparaître. Avant sa destruction programmée dans quelques semaines, le bâtiment de 22 étages est le théâtre d’un tournage de court-métrage. Cette initiative est le fruit de l’idée de deux jeunes réalisateurs, Rebecca Gallon et Yassine Aïssaoui, qui ont répondu à un appel à projet. Fascinés par l’histoire de cette tour et la vie de ses résidents depuis un demi-siècle, ils ont entrepris de la raconter à travers leur film.
Bâtie en 1969, la tour d’Assas est le plus haut immeuble d’Occitanie et détient une ribambelle de souvenirs pour ceux qui y ont vécu. Inscrite dans le paysage du quartier de la Mosson, enclave populaire où le trafic de drogue s’est malheureusement établi, elle est souvent associée à une image péjorative. « Les banlieues et les quartiers populaires sont fréquemment dépeints sous un jour négatif, avec une sur-représentation de l’histoire de la drogue et de la violence. Il y a une part de vérité, mais ce n’est pas tout. Les témoignages que nous avons recueillis contiennent également de belles histoires de camaraderie, de liens familiaux et d’amour, c’est cet aspect que nous voulons mettre en lumière« , partage Rebecca Gallon, une des réalisatrice du projet.
Un voyage dans le temps, direction les années 70
Capter une autre image de ce quartier populaire et rendre compte de l’évolution de la vie de ses habitants depuis les années 70, tel est le défi relevé par les réalisateurs. Pour cela, ils ont effectué un travail de recherche conséquent. « Cela nous a pris du temps, nous avons passé des mois à arpenter le quartier, à échanger avec les anciens et les actuels habitants de la tour« , raconte Yassine Aïssaoui.
Outre le travail documentaire, il a également fallu reconstituer les intérieurs des appartements insalubres qui servent de lieu de tournage pour les différentes périodes du film : peinture, revêtements muraux, objets usuels, pour rendre un dernier hommage à cette tour et à ses résidents. « C’est bien plus qu’un simple décor, c’est une sorte de création artistique éphémère. C’est donner une seconde vie à une tour vouée à être détruite, c’est assez saisissant« , confie le décorateur du film.
Les dernières scènes seront tournées à la fin du mois d’août, et le film devrait être prêt pour une première diffusion début octobre. Ce court-métrage d’une durée approximative de 30 minutes sera présenté aux habitants du quartier, mais également dans des festivals de cinéma. L’ambition des réalisateurs : faire perdurer l’histoire si unique de la tour d’Assas.