À l’heure actuelle, les véhicules électriques en provenance de la Chine et importés en Europe sont soumis à une taxe de 10%. Cette imposition excessive est pratiquement triplée aux États-Unis.
Dans son traditionnel exposé annuel sur l’état de l’Union, qui s’est tenu le mercredi 13 septembre, Ursula Von der Leyen a signalé l’inauguration d’une investigation sur les aides publiques que le gouvernement chinois accorde à ses fabricants de voitures électriques. Ces aides sont considérées comme anticoncurrentielles car elles favorisent les entreprises locales en leur permettant de saturer le marché international, et de facto le marché européen, avec des véhicules à prix dérisoire.
Thierry Breton, le responsable de la gestion du marché interne, est monté à la tribune pour partager son point de vue. Selon lui, cette investigation pourrait effectivement aboutir à une augmentation importante des frais de douane sur les voitures chinoises importées. Cependant, il adopte une approche prudente en indiquant : « On verra ».
Le dilemme entre le protectionnisme et une guerre commerciale
À l’heure actuelle, une taxe de 10% est appliquée aux véhicules électriques chinois importés en Europe. Bruxelles envisage d’emprunter la voie des États-Unis qui appliquent une surtaxe de 28% aux importations de voitures chinoises sur leur territoire, une mesure nettement plus restrictive.
Les spécialistes pensent que les frais de production des véhicules électriques fabriqués en Chine sont inférieurs de 20% à ceux en vigueur en Europe. En outre, les producteurs chinois se distinguent par leur avance technologique en matière de batteries. Grâce aux économies d’échelle réalisées dans la fabrication de leurs véhicules, les producteurs chinois explorent leur immense marché domestique pour se développer à l’étranger, avec une priorité pour l’Europe.
C’est exactement l’extension que Bruxelles souhaite freiner. Mais est-ce que les Chinois vont obtempérer ? En réaction, Pékin prévient du « poids négatif » de l’initiative européenne. Les Chinois traitent la mesure européenne d’« ouvertement protectionniste ». Veulent-ils insinuer que si l’Europe réalise ses menaces, une guerre commerciale est à prévoir ? Pour l’instant, Pékin préfère rester silencieux.