Francis Pousse, qui est le président national de la section « Distributeurs de carburant » du syndicat Mobilians, affiche son désaccord face à la déclaration du gouvernement. Il s’apprête à rencontrer Bruno Le Maire prochainement. Sa principale inquiétude réside dans le fait qu’il y ait « des zones dépourvues de stations-service ».
Francis Pousse, le président national de la section « Distributeurs de carburants » du syndicat Mobilians, a fait part de son inquiétude par rapport à la décision du gouvernement d’autoriser temporairement les distributeurs à vendre du carburant à perte afin de réduire les prix à la pompe. Il a déclaré le 17 septembre sur Franceinfo que pour ses adhérents, dont le carburant est le premier produit de vie, cette possibilité est inenvisageable. Cette déclaration fait suite à l’annonce faite la veille par Élisabeth Borne dans Le Parisien.
Sur un total de 6 000 stations-service en France (en dehors des supermarchés) que représente le syndicaliste, 3 400 stations Total ont déjà mis en place des opérations de plafonnement des prix. Francis Pousse a déclaré que les 2 600 stations restantes ne pourront pas se permettre de vendre à perte, étant donné que certaines réalisent jusqu’à 50% ou 60% de leur marge brute grâce à la vente de carburant. De plus, il a exprimé ses préoccupations concernant la concurrence que cette mesure va engendrer avec les supermarchés, qui pourront baisser leurs tarifs.
Francis Pousse a déclaré : « Cette mesure va certainement déséquilibrer davantage le marché et mettre en difficulté ceux que je représente. Par conséquent, je suis extrêmement inquiet pour l’avenir de mes stations-service. »
Francis Pousse, président national de la branche « Distributeurs carburants » du syndicat Mobilianssur Franceinfo
Il a également prédit une possible différence de prix pouvant aller jusqu’à 10, 20, ou 30 centimes, et a ajouté que les consommateurs choisiront naturellement la moins chère. En particulier, les régions rurales, déjà en difficulté, pourraient être concernées. Il a en outre averti que si tout le monde proposait ses meilleurs prix, des problèmes sérieux pourraient survenir dès le mois suivant, et si cette situation perdurait pendant un an, cela pourrait signifier « la fin du monde » pour de nombreux adhérents.
Francis Pousse doit rencontrer prochainement le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, pour lui expliquer en détails les conséquences et les coûts d’une telle mesure, tant financiers que sociaux. « Si on manque de carburant en campagne, la situation devient complexe », a-t-il déclaré. Il insiste sur la nécessité de trouver une compensation, sans quoi, après la problématique des « déserts médicaux », on risque de faire face à des « déserts de stations-service ».