L’objectif principal établi par le président est de « construire une écologie française ». Il n’a pas l’intention d’abandonner ses objectifs écologiques, mais craint que l’extrême droite ne le surpasse lors des élections.
Le lundi 25 septembre, Emmanuel Macron a dévoilé un plan d’action écoresponsable affichant un objectif audacieux : diminuer de 55% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à celles de 1990 d’ici 2030. Un engagement sérieux en faveur de l’environnement, mais qui cherche à éviter de créer des désagréments. Le président de la République tente de rassurer le public. Il prône une « écologie à la française », une « écologie progressiste », évitant toute « austérité » ou « restriction » ; une écologie « équitable », accompagnatrice d’une « stratégie industrielle » et génératrice « d’emplois ». En somme, il veut éviter l’image négative d’une « écologie punitive » qui effraie les électeurs.
Ne pas céder le terrain aux partis populistes
Pourquoi ces précautions ? Car le contexte politique est en pleine mutation. À travers toute l’Europe, les partis populistes d’extrême droite gagnent du terrain en attaquant les mesures environnementales sous prétexte de protéger le pouvoir d’achat des plus démunis. En Allemagne, l’AFD, parti d’extrême droite, défend bec et ongles les chauffages à gaz ou au fioul. Aux Pays-Bas, un nouveau parti au positionnement agraire se positionne contre la diminution de l’agriculture intensive et des pesticides, et pourrait remporter les élections législatives en novembre.
En France, Marine Le Pen critique la mise en œuvre des zones à faibles émissions urbaines et rejette la notion de « zéro artificialisation des sols ». Certes, ces partis extrêmes ne nient plus le réchauffement climatique, mais ils contestent toutes les mesures draconiennes pour le combattre. Ils ne sont plus climato-sceptiques, ils sont plutôt « climato-indifférents ». Et leur popularité dans les urnes est en hausse.
Emmanuel Macron refuse de faire machine arrière sur les objectifs écologiques, contrairement au gouvernement britannique la semaine dernière. Il navigue toutefois sur une crête étroite, tentant de réconcilier les réponses aux peurs de la fin du monde et aux angoisses de la fin du mois. C’est ce qui explique ses récentes annonces d’un chèque carburant de 100 euros pour les plus faibles revenus, d’un programme de voitures électriques en location avec option d’achat à 100 euros par mois, ou encore du contrôle des tarifs de l’électricité dès octobre.
Face au défi du réchauffement climatique, Emmanuel Macron est conscient que les écologistes lui reprocheront toujours de ne pas faire suffisamment. Sur le plan électoral, sa plus grande crainte est la rivalité de l’extrême droite qui l’accuse d’en faire trop.