Dès le mois de septembre, le gouvernement envisage une diminution de 5% des fonds publics alloués à l’apprentissage. Le président de la Chambre des métiers et des artisans a affirmé ce jeudi que cette réduction signifiera qu’ils ne pourront « plus enseigner à 77% des boulangers de la même manière qu’ils le font actuellement, ni à 88% des charcutiers-traiteurs ».
Le président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de France, Joël Fourny, exprime le jeudi 31 août sur les ondes de France Info son « angoisse » et évoque une « alarme rouge » face à la prévue par le gouvernement d’une diminution de 5% des fonds publics alloués à l’apprentissage à partir de septembre. Joël Fourny questionne : « Cherche-t-on à éliminer les boulangers? Veut-on se passer des bouchers en France? ». Selon lui, « c’est une vraie question ».
Fourny déclare que la « réduction de 540 millions d’euros d’économies envisagée par le gouvernement affecte 100% de nos formations ». À son avis, cette proposition est « absurde, une incompréhension totale ».
Le président Fourny est « étonné qu’on puisse remettre en question le financement à ce degré ». Il soutient qu’avec cette baisse, la CMA ne sera pas en mesure de « continuer à former 77% des boulangers comme nous le faisons actuellement, 88% des charcutiers et traiteurs ». Et il ajoute cette préoccupation : « Est-ce qu’on doit continuer à signer des contrats d’apprentissage dans certains métiers? Si nous ne les formons pas, si le réseau des Chambres des Métiers et de l’Artisanat de France ne prépare pas ces jeunes pour l’avenir et les besoins des entreprises artisanales, qui le fera? »
La CMA France sollicite une concertation
Le président admet la nécessité de faire des économies, « mais il faut aussi examiner les règles ». Il veut donc rouvrir le dossier et discuter de la question à une table ronde : « Nous demandons une concertation et une révision des modes de calcul afin de permettre à tous de comprendre et de trouver des solutions ». « Il faut donner les ressources nécessaires à l’équilibre financier du fonctionnement d’une formation [et] considérer au cas par cas quels sont les modes opérationnels qui permettent de déterminer le coût réel, nécessaire, pour assurer l’équilibre financier », affirme-t-il.
Il insiste sur le fait que « Nous ne sommes pas là pour nous enrichir, ni pour bénéficier indûment du système » mais selon lui, « si on remet en question tout ce système, c’est un coup d’arrêt au développement de l’artisanat ». Pour lui, ces formations sont pertinentes, puisque « 80% de nos jeunes obtiennent un emploi dans les six mois qui suivent l’obtention de leur diplôme ».