Mercredi matin, le gouvernement planifie une conférence consacrée au travail, mettant l’accent sur l’encouragement à retrouver un emploi, la démystification du salaire minimum et une discussion de groupe sur l’évolution des structures de travail.
L’exigence d’ouvrir un dialogue avec les syndicats a été réaffirmée par Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, lors de son passage à France Bleu Roussillon le mercredi 27 mars. Sa déclaration intervient alors que Gabriel Attal organisait, ce même jour, un séminaire gouvernemental dédié à la question du travail à Matignon. Lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale, la veille, le Premier ministre avait annoncé son intention de continuer à préconiser la rigueur et la responsabilité pour réduire le déficit, en axant notamment sur l’emploi. « Plus il y aura de Français actifs, plus grande sera notre capacité à stabiliser nos finances », avait-il déclaré tout en faisant référence à la réforme de l’assurance chômage.
Récemment, un certain nombre de suggestions concernant la modification de l’assurance chômage ont fait surface dans le but d’équilibrer le déficit, qui a augmenté de façon notable l’année précédente. Sophie Binet, à la tête de la CGT, estime pour sa part qu’il n’est pas nécessaire de tenir des séminaires gouvernementaux pour générer des idées innovantes. « Je rappelle au Premier ministre que la responsabilité de gérer l’assurance chômage revient aux acteurs sociaux « , précise-t-elle.
« À l’instar de la sangsue de Molière, qui accélère la fin du patient »
Le gouvernement est à la recherche de marges budgétaires suite à l’évasion sans précédent du déficit public de la France qui s’est hissé à 5,5% du PIB en 2023, selon l’Insee. « Ils ont détourné les fonds et veulent maintenant que nous réglions la note « , a-t-elle ajouté. Le gouvernement envisage une révision de l’assurance chômage, dans le but d’encourager davantage le travail, d’après les dires du Premier ministre.
« Le hic, c’est que ces mesures de restriction budgétaire que le gouvernement souhaite nous imposer peuvent accélérer le déclin, à l’instar de la sangsue de Molière », a souligné la leader de la CGT. Selon elle, ces politiques d’austérité sont particulièrement risquées car elles peuvent avoir un impact récessif et ainsi aggraver les problèmes économiques du pays.