Chaque nouvelle session soulève la même controverse : le festival de Cannes est-il excessivement tourné vers la politique ? Pour éclaircir ce point, nous devons remonter aux origines de l’événement, qui remonte à 1939.
Lors de la précédente édition du Festival de Cannes, Justine Triet avait profité de l’occasion pour exprimer son mécontentement vis-à-vis du gouvernement concernant la réforme des retraites. Cette prise de position avait alimenté un débat très vif.
Le règlement initial du festival, établi en 1939, avait pour ambition de « construire un cadre collaboratif entre toutes les nations. » Cette formule avait un sens précis : l’idée de se rassembler face à la Mostra de Venise (Italie), qui s’était alors ouvertement convertie au fascisme. Selon l’historien Olivier Loubes, Goebbels avait réussi à « dicter le palmarès » en 1938 « avec le film de Leni Riefenstahl. (…) C’est en réaction au contrôle politique de la Mostra de Venise que Cannes voit le jour. Il affiche donc une posture antifasciste« .
Une manifestation à la fois artistique et diplomatique
Pour sa première itération, à l’issue de la guerre, le Festival de Cannes était conçu comme un rendez-vous aussi artistique que diplomique. À cette période, chaque pays repartait avec une distinction. Mais rapidement, en pleine guerre froide, les premières dissensions émergèrent. « Ces festivals sont situés dans un contexte géopolitique, dans une dynamique de confrontation entre les blocs de l’Est et de l’Ouest« , souligne Caroline Moine, experte de l’histoire culturelle européenne post-1945. De sa naissance en opposition au fascisme aux révélations de sexisme, sans oublier les soubresauts de Mai 68, le parcours du Festival de Cannes est intrinsèquement politique.
Nos sources :
Les articles que nous avons consultés :
Radio France
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